Conseil de sécurité : Washington oppose de nouveau son veto à un appel pour un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza
Les États-Unis ont contré un projet de résolution en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et de la libération de tous les otages israéliens.
Malgré la pression internationale pour atténuer leur soutien à Israël, les États-Unis ont de nouveau empêché ce 20 février le Conseil de sécurité de l'ONU d'exiger un cessez-le-feu «immédiat» à Gaza, faisant circuler un texte alternatif sur une éventuelle trêve sous conditions.
Le projet de résolution, qui exigeait «un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties», a recueilli 13 voix pour, une abstention (Royaume-Uni) et une contre, le troisième veto américain depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Présenté par l'Algérie après plus de trois semaines de discussions, le texte s'opposait aussi au «déplacement forcé de la population civile palestinienne», alors qu'Israël a évoqué une évacuation des civils avant une offensive terrestre à Rafah où s'entassent 1,4 million de personnes dans le sud de la bande de Gaza.
«Un vote pour ce projet de résolution est un soutien au droit des Palestiniens à vivre. À l'inverse, voter contre signifie un soutien à la violence brutale et à la punition collective qui leur est infligé», a commenté, juste avant le vote, l'ambassadeur algérien Amar Bendjama.
Nebenzia dénonce l'arbitraire de Washington
«Nous appelons les membres du Conseil de sécurité à faire preuve de solidarité face à l'arbitraire de Washington, prêt à faire tous les sacrifices dans n'importe quelle région pour réaliser ses ambitions géopolitiques», a fustigé le représentant permanent de la Fédération de Russie Vassily Nebenzia, saluant le projet «solide et équilibré» de l'Algérie.
aussi a-t-il accusé Washington de «dissimuler son plus proche allié du Moyen-Orient» et de «gagner le plus de temps possible afin qu'il puisse mener à bien ses plans inhumains pour Gaza, à savoir évincer les Palestiniens du territoire [de Gaza]».
Comme de précédents textes fustigés par Israël et les États-Unis, il ne condamnait pas l'attaque du Hamas du 7 octobre contre Israël qui a entraîné la mort de plus de 1 160 personnes, en majorité des civils. Depuis, les représailles de l'État hébreu ont causé près de 30 000 morts dans la bande de Gaza.