Liban : Paris propose le retrait du Hezbollah à dix kilomètres de la frontière israélienne
Alors que les accrochages frontaliers sont quotidiens entre le Hezbollah et Tsahal, l'agence Reuters affirme que la France a transmis un document à Beyrouth, suggérant le retrait de la milice chiite à plus de dix kilomètres de la frontière. Paris compte s'appuyer sur une commission quadripartite. Le Hezbollah aurait déjà rejeté la proposition.
Alors que les combats font rage à la frontière libano-israélienne depuis le 8 octobre dernier, le nouveau chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné a remis une proposition écrite aux autorités libanaises, notamment au Premier ministre Najib Mikati, visant à mettre un terme aux hostilités entre le Hezbollah et l'armée israélienne, a rapporté l'agence Reuters ce 13 février.
La note du ministre français des Affaires étrangères suggère le retrait des forces de la milice chiite à plus de dix kilomètres de la frontière avec l'État hébreu.
La proposition française semble avoir déjà été rejetée par le Hezbollah, selon Reuters qui a interrogé «l'un de ses politiciens». Le parti chiite refuse toute négociation tant que la guerre à Gaza continuera.
La demande française est également différente des vœux du gouvernement israélien. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant déclarait en décembre dernier vouloir rétablir «la sécurité de la population grâce à un arrangement politique international visant à repousser le Hezbollah au-delà du Litani, sur la base de la résolution 1701 de l’ONU». Cette résolution datant de 2006 après le conflit entre le Hezbollah et l'armée israélienne exigeait le retrait du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à 30 kilomètres de la frontière, et le respect par Israël de la souveraineté libanaise.
D'après des informations rapportées par L'Orient-Le Jour ce 13 février, la proposition française compte s'appuyer sur «une commission quadripartite chargée de négocier la résolution des différends», inspirée du règlement du conflit de 1996 lors de l'opération israélienne «Raisins de la colère» au Sud-Liban.
Lors de son voyage à Beyrouth le 6 février, le nouveau ministre français des Affaires étrangères avait transmis un message israélien au gouvernement libanais pour mettre un terme aux affrontements frontaliers, prévenant que Tsahal pourrait intervenir au Sud-Liban pour permettre le retour de ses populations au nord d'Israël. Dans une interview accordée à L'Orient-Le Jour et publiée le 8 février, Stéphane Séjourné a précisé que le rôle de la France était d'«éviter ce scénario».
Plus de 190 combattants du Hezbollah tués depuis le 8 octobre
Malgré les efforts diplomatiques de la France, les deux ennemis continuent les échanges de tirs, faisant craindre la menace d'une escalade. Ce 13 février, le Hezbollah a annoncé la mort de cinq nouveaux combattants.
Le parti chiite a ainsi perdu plus de 190 hommes depuis le 8 octobre. L'organisation pro-iranienne a revendiqué la même journée le ciblage d'«un rassemblement de soldats ennemis israéliens au château de Honin», tout en affirmant avoir fait des victimes. La veille, la branche libanaise du Jihad islamique avait annoncé la mort de deux de ses combattants dans une frappe israélienne.