Mer Rouge : les États-Unis projettent une coalition contre les Houthis, qui annoncent continuer leurs opérations

Les Houthis ont fait savoir qu'ils continueraient leurs attaques contre les navires en mer Rouge, et ce, en dépit de la création d'une force maritime pilotée par les États-Unis. Les rebelles yéménites exigent la fin «du génocide à Gaza» et menacent ouvertement les pays qui participeront à la coalition.

«Même si l’Amérique réussit à mobiliser le monde entier, nos opérations militaires ne s’arrêteront pas tant que les crimes de génocide à Gaza ne cesseront pas [...] quels que soient les sacrifices que cela nous coûte», a déclaré un haut responsable d'Ansar Allah (autre nom des Houthis), Mohammed al-Bukhaiti, dans un message sur X (ex-Twitter) ce 19 décembre. «Notre guerre est morale, et nous n'abandonnerons pas la responsabilité de défendre les opprimés sur terre», a-t-il ajouté.

Alors que les États-Unis ont annoncé regrouper une alliance de dix pays pour lutter contre les attaques des Houthis en mer Rouge, les rebelles yéménites ont prévenu qu'ils ne comptaient pas arrêter leurs opérations contre les cargos naviguant vers Israël. 

«L’Amérique devrait chercher à mettre fin aux crimes de génocide à Gaza au lieu d’établir une coalition internationale pour protéger ses auteurs», avait déjà déploré Mohammed al-Bukhaiti sur X le 18 décembre. «Nous conseillons à tous les pays de ne pas participer à la coalition américaine car cela ne les honore pas et serait une honte dans leur histoire», avait-il ajouté. Il avait même menacé Washington de représailles «sans précédent». 

La France parmi les dix pays réunis pour l’opération Prosperity Guardian

En déplacement en Israël le 18 décembre, le secrétaire à la Défense des États-Unis Lloyd Austin a publié un communiqué annonçant «la création de l’opération Prosperity Guardian», précisant qu'il s'agissait d'«une nouvelle initiative multinationale de sécurité importante sous l’égide des Forces maritimes combinées et sous la direction de sa Force opérationnelle 153».

Lloyd Austin a également indiqué que «le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, la France, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, les Seychelles et l'Espagne» faisaient partie de la coalition. Le secrétaire à la Défense des États-Unis doit d'ailleurs se rendre à Manama ce 19 décembre. 

Depuis le début de l'offensive terrestre à Gaza, les rebelles yéménites, alliés de l'Iran, ont multiplié leurs attaques contre les cargos naviguant en direction d'Israël. Les Houthis utilisent des drones ou des missiles balistiques pour perturber le trafic maritime en mer Rouge.

Des bâtiments de guerre français et américains sont intervenus ces derniers jours pour neutraliser des drones visant des cargos.

Les grandes compagnies de transport, à l'instar du danois Maersk, de l'allemand Hapag-Lloyd, du français CMA CGM et de l'italo-suisse MSC, ont fait savoir le 16 décembre que leurs navires  n'emprunteraient plus la mer Rouge «jusqu'à nouvel ordre». Le passage du canal de Suez représente près de 40% du commerce maritime international.