Blogueur américain incarcéré à Kiev : son père accuse l'ambassade américaine de l'avoir abandonné

Blogueur américain incarcéré à Kiev : son père accuse l'ambassade américaine de l'avoir abandonné© Sergei Supinsky Source: AFP
Ambassade des États-Unis à Kiev, le 24 janvier 2022 (photo d'illustration).
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Gonzalo Lira, un blogueur américano-chilien vivant à Kharkov et connu pour ses prises de position critiques à l’encontre de Kiev, est en détention provisoire depuis plusieurs mois en Ukraine. La veille de l’ouverture de son procès, le père de Gonzalo accuse les autorités américaines de n’avoir rien fait pour assurer la défense de son fils.

«Un citoyen américain est en prison en Ukraine après que nous ayons envoyé plus de 100 milliards de dollars ?» : sur X (ex-Twitter), Elon Musk réagissait le 10 décembre à une vidéo de Tucker Carlson interviewant le père de Gonzalo Lira, un blogueur américano-chilien emprisonné depuis le mois d’août par Kiev. Celui-ci est dans l’attente de son procès, qui doit débuter le 12 décembre.

«Président Zelensky, s'il vous plaît, informez le peuple américain à ce sujet», a enchéri Elon Musk, en interpellant directement le président ukrainien, avant d'interpeller son homologue américain : «Quel est le statut de ce journaliste américain, Joe Biden ?», interrogeait Elon Musk sur son réseau social.

Gonzalo Lira, suivi à l’heure où nous écrivons ces lignes par plus de 170 000 personnes sur X et 80 000 sur YouTube, critique ouvertement le gouvernement ukrainien et ses soutiens occidentaux qu’il accuse d’être à l’origine du conflit avec la Russie.

«Il a prédit dès le premier jour que l’Ukraine ne gagnerait jamais une guerre contre la Russie», relate à Tucker Carlson le père de Gonzalo. «Il a également déclaré que cela allait saigner les États-Unis et les pays de l’OTAN qui s’accrochent à l’Ukraine pour mener une bataille avec la Russie, qui ne sera jamais gagnée, ne sera jamais couronnée de succès», poursuit-il.

Accusé par les services ukrainiens de «justifier» l’opération russe

Âgé de 55 ans, cet Américano-Chilien né en Californie et installé en Ukraine depuis 2010 a été interpellé début août, alors qu’il tentait de traverser la frontière vers la Hongrie où il comptait demander l’asile politique. Dans un long thread, posté sur X le 1er août, Gonzalo Lira décrit des tortures qu’il aurait subies lors d’un passage en prison.

L’homme avait déjà été arrêté par le SBU début mai, avant d’être libéré sous caution. Le SBU a accusé Gonzalo Lira de «justifi[er] systématiquement l’agression russe en Ukraine et diffus[er] des thèses prorusses sur ses réseaux sociaux», selon un commentaire des services secrets ukrainiens au média Strana.ua publié le 10 décembre. «Dans ses vidéos, il a reconnu que l’agression de la Russie en Ukraine était légitime, a nié les crimes de guerre de la Russie et a également affirmé que les forces armées ukrainiennes bombardaient leur propre territoire et qu’un régime néonazi régnait en Ukraine», poursuit le SBU.

Des actions répréhensibles en Ukraine, en vertu des paragraphes 2 et 3 de l'article 436-2 du Code pénal. Promulgué par le Parlement ukrainien en mars 2022, cet article réprime «la justification, la reconnaissance de la légalité, la négation de l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, la glorification de ses participants». En avril 2022, Gonzalo Lira avait été interpellé une première fois et emprisonné plusieurs jours durant.

Les États-Unis «n’ont rien fait», accuse le père de Gonzalo

Au micro de Tucker Carlson, le père de Gonzalo accuse les autorités américaines de ne pas faire le nécessaire pour assurer la défense de son fils qui, selon ses mots, «est entre les mains d’un avocat ukrainien nommé par le tribunal qui ne parle pas un mot d’anglais». «Ils n’ont rien fait», accuse-t-il, déclarant que l’ambassade américaine en Ukraine n’aurait «pas répondu à [leurs] demandes», ni «jamais proposé d’avocat» et ne «lui a jamais rendu visite sauf, pour la première fois, lors de son rendez-vous au tribunal le 8 novembre dernier».

«L’ambassade à juste lessivé Gonzalo», fustige-t-il, avant de poursuivre : «Un citoyen américain, de naissance, est en prison parce qu’il exerçait son droit à la liberté d’expression.»

«Le gouvernement des États-Unis, par son silence, face à cet incident scandaleux, suggère un certain degré de complicité, ou du moins un accord tacite à l’arrestation de Gonzalo», accuse-t-il encore. «Le département d’État, Tucker, a-t-il donné le feu vert à Zelensky pour mettre mon fils en prison ?», demande-t-il plus tard au cours de son interview.

Médiatiquement, en Occident, l’arrestation de Gonzalo Lira est passée relativement inaperçue. Un silence qui contraste, aux yeux du père de Gonzalo, avec le traitement réservé à Evan Gershkovich, un correspondant du Wall Street Journal interpellé par le FSB fin mars 2023 à Ekaterinbourg suite à des accusations d’espionnage et dont le sort préoccupe la presse occidentale ainsi que la Maison Blanche. Selon le service fédéral russe, le journaliste américain collectait des données sensibles «sur ordre des États-Unis», concernant le fonctionnement d’une entreprise russe de la Défense.

Interrogé sur le sort de Gonzalo Lira début août, le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, avait refusé de répondre, invoquant des raisons de «confidentialité». «La sûreté et la sécurité de tous les Américains à l’étranger sont notre première priorité. En raison des règles de confidentialité, nous sommes dans de nombreux cas incapables de parler de cas spécifiques, mais il est évident que la sûreté et la sécurité des Américains sont notre priorité absolue», avait déclaré Matthew Miller aux journalistes.

Washington est le principal soutien politico-militaire de Kiev face à l’offensive russe. Rien qu’en 2022, le Congrès des États-Unis a approuvé 113 milliards de dollars d’aide au régime de Zelensky, selon les chiffres du Committee for a Responsible Federal Budget (CRFB).

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