Gaza : Tsahal intensifie son offensive, l'inaction internationale jugée «honteuse» par le Qatar

- Avec AFP

L'artillerie de Tsahal frappe la bande de Gaza
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L'armée israélienne a intensifié son offensive contre le Hamas dans le sud de la bande de Gaza où des témoins ont fait état d'intenses bombardements faisant craindre un «scénario encore plus infernal», selon l'ONU, pour les civils pris au piège. Le Qatar a jugé «honteuse» l'inaction de la communauté internationale.

L'artillerie de Tsahal frappe la bande de Gaza

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, a jugé ce 5 décembre «honteuse» l'inaction de la communauté internationale face à la poursuite de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.  

«Il est honteux pour la communauté internationale de laisser ce crime odieux se poursuivre depuis près de deux mois, avec des massacres systématiques et délibérés de civils innocents, notamment des femmes et des enfants», a-t-il déclaré à l'ouverture du sommet du Conseil de coopération du Golfe à Doha. 

Dans la nuit du 4 au 5 décembre, des témoins ont signalé à l'AFP des frappes aériennes et des tirs d'artillerie près de la ville de Khan Younès, nouvel épicentre de la guerre, sur la ville voisine de Rafah, à la pointe sud du territoire, ainsi qu'à Deir al-Balah, plus au nord.

Engagée depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre dans le nord du territoire palestinien assiégé, Tsahal a étendu ses opérations au sol à l'ensemble de la bande de Gaza, près de deux mois après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas contre Israël.

Depuis la reprise des combats le 1er décembre après sept jours de trêve, l'armée pilonne le sud du territoire, faisant de très nombreux morts et blessés dans cette région où des centaines de milliers de civils sont venus se réfugier depuis le début de la guerre, entassés dans des abris de fortune.

Ils sont désormais piégés dans un périmètre de plus en plus réduit à proximité de la frontière fermée avec l'Égypte, sans nulle part où aller, contraints de fuir sur quelques kilomètres pour tenter d'échapper aux bombes.

Les bombardements israéliens ont été précédés «d'un nouvel ordre d'évacuation depuis Khan Younès vers Rafah», «qui a provoqué la panique, la peur et l'anxiété», a déclaré le 4 décembre le directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini.

«Plusieurs fois déplacés»

«Au moins 60 000 personnes supplémentaires ont été contraintes de se déplacer vers des abris de l'UNRWA déjà surpeuplés [...] dont beaucoup ont été déplacées plusieurs fois» depuis le début de la guerre, a-t-il ajouté, précisant que l'ordre d'évacuation israélien poussait les gens «à se masser dans moins d'un tiers du territoire de la bande de Gaza», soit une centaine de kilomètres carrés.

Tirs de roquettes de Khan Younès

L'agence palestinienne Wafa a par ailleurs fait état tôt ce 5 décembre de «plusieurs» morts dans une frappe sur la ville de Gaza, plus au nord.

La branche armée du Hamas a annoncé de son côté avoir tiré une salve de roquettes vers Beersheva, une ville du désert du Néguev, dans le sud d'Israël.

Des organisations internationales s'alarment des risques pour les civils à Gaza, où «tous les services de télécommunications» sont à l'arrêt, en raison «d'une coupure des principaux réseaux de fibre du côté israélien», selon le groupe de télécoms palestinien Paltel.

«Un scénario encore plus infernal est sur le point de se réaliser, auquel les opérations humanitaires ne pourront peut-être pas répondre», a averti la Coordinatrice humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens, la Canadienne Lynn Hastings.

Le 4 décembre, des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens sont entrés dans le sud du territoire palestinien à proximité de Khan Younès. 

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric, a dénoncé les souffrances «intolérables» de la population, lors d'une visite le 4 décembre dans la bande de Gaza.

«Ce qui m'a le plus choquée, ce sont les enfants qui ont des blessures atroces et qui ont également perdu leurs parents et n'ont personne pour s'occuper d'eux», a-t-elle ajouté.

Chaos à l'hôpital Nasser

Ce 5 décembre au matin, des scènes de chaos se sont répétées à l'hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud de la bande de Gaza, après les bombardements de la nuit. Sous les sirènes des ambulances, des blessés étaient transportés sur des civières, allongés dans de simples remorques ou portés par leurs proches.

Selon l'UNRWA, l'hôpital submergé par l'afflux de blessés, qui manque de personnel et de fournitures, abrite plus de 1 000 patients ainsi que 17 000 déplacés.

Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé le 4 décembre que 15 899 personnes, à 70% des femmes ainsi que des enfants et adolescents, ont été tuées depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza le 7 octobre.

Environ deux civils ont été tués pour chaque combattant du Hamas mort dans la bande de Gaza, ont affirmé le 4 décembre de hauts responsables militaires israéliens, sous couvert d'anonymat.

«Il faut espérer que ce ratio sera beaucoup plus bas dans la prochaine phase de la guerre», a indiqué un de ces responsables, ajoutant qu'un logiciel de cartographie de haute technologie avait été déployé pour tenter de réduire le nombre de morts parmi ceux qui ne combattent pas.

En Israël, l'attaque menée le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza a fait 1 200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. 

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas. Tsahal a annoncé le 5 décembre au matin le décès de trois de ses soldats la veille, portant le bilan à 78 soldats tués depuis le début de l'offensive terrestre.

D'après l'armée, 137 otages enlevés en Israël le 7 octobre sont toujours retenus à Gaza, après la libération pendant la trêve de 105 autres otages, dont 80 en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus par le Hamas.

D'après l'ONU, 1,8 million de personnes, sur 2,4 millions d'habitants, ont déjà été déplacées par la guerre dans le territoire palestinien où les frappes ont détruit ou endommagé plus de la moitié des habitations.

 

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