Gaza : la trêve est entrée en vigueur, les Palestiniens sortent de leurs abris
- Avec AFP
La trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza est entrée en vigueur ce 24 novembre, et doit être assortie de la libération dans l'après-midi de 13 otages contre des prisonniers palestiniens, premiers signes de répit après des semaines de guerre.
La «pause humanitaire» est finalement entrée en vigueur à 7h dans la bande de Gaza et les premières libérations d'otages (13 femmes et enfants) sont attendues vers 16h.
La branche armée du Hamas a déclaré que pour chacun des otages relâchés, trois prisonniers palestiniens, des femmes et des jeunes, seraient libérés.
Le Qatar, médiateur clé avec l'Egypte et les Etats-Unis, avait obtenu le 22 novembre un accord portant sur une trêve renouvelable de quatre jours lors desquels 50 otages retenus à Gaza devaient être libérés comme 150 détenus palestiniens.
Aux premières lueurs du jour, alors que les frappes aériennes incessantes depuis près de 50 jours s’étaient tues, ils étaient des dizaines de milliers dans le sud de la bande de Gaza à avoir fait leur balluchon : ici des cartons, là, des sacs plastique remplis d'effets personnels, pour repartir en famille vers leurs villages.
«La guerre n'est pas encore finie»
Mais alors que voitures et carrioles se mettent en branle, des tracts en arabe lancés depuis les airs par l'armée israélienne préviennent : «La guerre n'est pas encore finie.» «Revenir dans le nord est interdit et très dangereux !», soulignent encore les tracts, l'armée israélienne considérant le nord de la bande de Gaza, d'où ont fui des centaines de milliers de Palestiniens vers le sud, comme une zone de combat.
Des responsables sécuritaires israéliens, accompagnés du personnel de la Croix-Rouge et d'agents égyptiens, seront déployés de leur côté au «hall égyptien» du poste-frontière de Rafah, afin de recevoir les otages libérés de Gaza qui s'envoleront ensuite de l'aéroport al-Arich vers Israël, selon cette source.
«Loin de la presse»
Une source au sein du Hamas a indiqué à l'AFP que la libération des otages à Rafah se ferait «loin de la presse». Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, avait dit le 23 novembre disposer d'une «première liste de noms» d'otages et être en lien avec leurs familles.
Israël a diffusé une liste de 300 Palestiniens susceptibles d'être libérés au total si la trêve est prolongée, comptant 33 femmes et 267 jeunes de moins de 19 ans. Parmi ces détenus, 49 sont membres du Hamas.
«Nous avons posé comme condition que [...] les prisonniers femmes et enfants palestiniens» soient libérés «par ordre d'ancienneté» en détention, a déclaré Bassem Naïm, haut cadre du Hamas.
Une source sécuritaire égyptienne a indiqué à l'AFP qu'une délégation égyptienne serait présente à Jérusalem et à Ramallah, en Cisjordanie, pour s'assurer du «respect de la liste» des prisonniers palestiniens libérés.
La communauté internationale a salué l'accord de trêve, y voyant un premier pas vers un éventuel cessez-le-feu durable.
L'ambassadeur palestinien à l'ONU, Riyad Mansour, a appelé tous ceux qui ont contribué à l'accord de trêve «à trouver un moyen pour empêcher la reprise de l'agression». «Cela ne peut pas seulement être une pause avant que le massacre ne reprenne», a-t-il martelé.
Au terme de cette trêve, le gouvernement israélien et l'armée se sont engagés à «poursuivre» les combats, afin «d'éliminer» le Hamas. «Nous n'arrêtons pas la guerre. Nous continuerons jusqu'à la victoire», a affirmé le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi. «Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d'une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases», a précisé le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari.
Selon les autorités israéliennes, 1 200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et environ 240 enlevées le 7 octobre, jour de l'attaque du Hamas d'une ampleur et d'une violence jamais vues dans l'histoire d'Israël.
En représailles, Israël a bombardé sans relâche la bande de Gaza, où 14 854 personnes incluant 6 150 enfants ont été tuées, selon le gouvernement du Hamas.