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Aux quatre coins du Moyen-Orient, les ambassades américaines en état d'alerte

De Karachi à Beyrouth en passant par Adana, les ambassades et consulats américains enjoignent à leurs ressortissants de rester vigilants, de faire profil bas et d'éviter les lieux de rassemblement. En raison de la guerre à Gaza et et de la position de Washington, les institutions américaines sont prises pour cible au Moyen-Orient.

Alors que la rue arabo-musulmane est en ébullition après l'explosion de l'hôpital Al-Ahli au centre de Gaza imputée à Tsahal par les chancelleries moyen-orientales, plusieurs ambassades américaines ont été prises pour cible et enjoignent à leurs ressortissants de ne pas se rendre dans la région.

Dans la nuit du 17 au 18 octobre, d'Ankara à Beyrouth en passant par Le Caire et Tunis, une foule est descendue dans la rue pour s'en prendre aux représentations américaines, en raison du soutien inconditionnel de Washington à l'Etat hébreu. De ce fait, les ambassades et consulats américains ont imposé plusieurs consignes à leurs ressortissants pour éviter les risques.

Les Américains invités à ne pas se rendre en Irak et au Liban

Au Liban, des affrontements ont eu lieu aux abords de l'ambassade américaine, entre les forces de l'ordre et des manifestants pro-palestiniens. Dans un communiqué officiel publié sur son site le 18 octobre, l'équipe diplomatique de Washington a rappelé «aux citoyens [américains] d'éviter les manifestations et de faire preuve de prudence s'ils se trouvent à proximité de grands rassemblements ou manifestations, car certains d'entre eux sont devenus violents».

L'ambassade a également enjoint les ressortissants américains présents au Liban «à planifier leur départ le plus tôt possible tant que des options commerciales sont encore disponibles» tout en déconseillant aux touristes ou hommes d'affaires de s'y rendre.

Mêmes recommandations en Irak, en raison du «sentiment anti-américain» de la prochaine manifestation prévue le 20 octobre. «L'avis aux voyageurs du département d'État pour l'Irak reste au niveau 4», indique le communiqué de l'ambassade américaine à Bagdad. En d'autres termes, les citoyens des Etats-Unis sont priés de ne pas se rendre sur place en raison «du terrorisme, des enlèvements, du conflit armé, des troubles civils».

Biden envisage de fournir une aide de 10 milliards de dollars à Israël

En Turquie, des milliers de manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade israélienne. Des heurts ont même eu lieu avec les forces de l'ordre, faisant une soixantaine de blessés. Egalement pris pour cible, le consulat américain d'Adana est fermé jusqu'à nouvel ordre. Le communiqué de l'ambassade des Etats-Unis enjoint à ses ressortissants d'éviter les foules, de faire profil bas et de trouver des routes alternatives pour se rendre à différents endroits. Même son de cloche en Jordanie ou l'ambassade américaine demande aux citoyens américains de rester vigilants.

Même si le Maroc et les Etats-Unis entretiennent de bonnes relations, l'ambassade américaine à Rabat conseille également à ses ressortissants d'éviter les foules et les rassemblements. Au Pakistan, les Etats-Unis vont fermer leur consulat à Karachi en raison d'une manifestation prévue devant l'enceinte du bâtiment le 22 octobre, tout en prévenant de rester vigilant et d'éviter certains lieux.

Suite à la frappe contre l’hôpital Al-Ahli, qui a fait le 17 octobre des centaines de victimes, le président Joe Biden a rapidement appuyé la version israélienne qui accuse le Jihad islamique d’être à l’origine du tir meurtrier. Selon Reuters, Joe Biden envisage même de fournir une aide de 10 milliards de dollars à l'Etat hébreu pour l'aider à assurer sa défense. En 2020, Washington a alloué une aide de 3,8 milliards de dollars à Israël, dans le cadre d'un engagement annuel à long terme pris sous l'administration Obama.

Le 10 octobre, le président russe avait pointé du doigt la politique américaine au Proche-Orient, estimant que l'actuelle flambée de violences en démontrait «l'échec».