Crise céréalière : Morawiecki enjoint à Zelensky de «ne plus jamais insulter les Polonais»
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a réagi au discours de Volodymyr Zelensky devant l’ONU. Des «amis européens jouent la solidarité» et «font tout un drame avec les céréales», avait notamment déclaré le président ukrainien.
Les relations entre Kiev et Varsovie semblent toujours en zone de turbulences, sur fond de transit des céréales ukrainiennes.
«Je veux dire au président ukrainien Volodymyr Zelensky de ne plus jamais insulter les Polonais, comme il l'a fait récemment lors de son discours à l'ONU, les Polonais ne le permettront jamais», a déclaré le 22 septembre le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, lors d’un déplacement à Świdnik. «Défendre la réputation de la Pologne est la tâche la plus importante du gouvernement», a-t-il ajouté, d'après des propos rapportés par l’agence de presse polonaise PAP.
«Certains de nos amis européens jouent la solidarité sur la scène politique et font tout un drame avec les céréales», avait déclaré Volodymyr Zelensky, le 19 septembre à la tribune de l’ONU. «Ils feignent de jouer leur rôle, mais en fait ils préparent le terrain à l’acteur moscovite», avait poursuivi le président ukrainien. Des propos qui ont provoqué l’ire de Varsovie qui, dans la foulée, a convoqué «d'urgence» l'ambassadeur d'Ukraine.
Tacles de Zelensky à l'ONU : la provocation de trop pour Varsovie ?
«Faire pression sur la Pologne dans les forums multilatéraux ou envoyer des plaintes aux tribunaux internationaux ne sont pas des méthodes appropriées pour résoudre les différends entre nos pays», avait averti la diplomatie polonaise dans un communiqué. «Nous appelons nos amis polonais à mettre l'émotion de côté», avait réagi de son côté le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko, après l'annonce par Varsovie de la convocation de l'ambassadeur ukrainien.
Les relations bilatérales entre les deux alliés se sont soudainement dégradées après le refus de Bruxelles, le 15 septembre, de proroger l’interdiction d’importer des céréales ukrainiennes prononcée en mai par cinq Etats membres de l’UE. Des restrictions qui avaient été prises par ces capitales européennes afin de protéger leurs secteurs agricoles respectifs, confrontés à l’afflux massif de céréales ukrainiennes.
En réaction à l’annonce de la Commission européenne, la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ont décidé de maintenir, unilatéralement, leur interdiction d’importations de céréales ukrainiennes. Le 18 septembre, Kiev répliquait en déclarant porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). En réaction, le Premier ministre polonais a averti le 20 septembre qu'il élargirait la liste des produits ukrainiens interdits d'importation. Mateusz Morawiecki a également annoncé que son pays ne fournirait plus de nouvelles armes à l'Ukraine, sans toutefois préciser si cela avait un lien avec la crise des céréales.