La Pologne commémore les massacres de Volhynie et reproche à Kiev de ne pas reconnaître le génocide
- Avec AFP
Les autorités polonaises ont commémoré le 11 juillet le massacre entre 1943 et 1945 de quelque 100 000 Polonais par des nationalistes ukrainiens, un drame qui pèse toujours sur les relations polono-ukrainiennes.
«La réconciliation polono-ukrainienne, bâtie depuis des années par des représentants des deux nations, doit aussi contenir la reconnaissance des fautes et la mémoire des victimes», ont estimé le 11 juillet, unanimes, les députés polonais dans une déclaration à l'occasion du 80e anniversaire du massacre de Volhynie commis, entre 1943 et 1945, par des militants de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA). Quelque 100 000 Polonais furent massacrés par ces derniers.
Le président polonais Andrzej Duda s'était rendu le 9 juillet à Loutsk, une ville de l'ouest de l'Ukraine, située en Pologne lors de la Seconde Guerre mondiale, pour rendre hommage aux victimes et y avait rencontré son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
Il n'y aura pas de réconciliation définitive polono-ukrainienne tant que tous les restes [des victimes] ne seront pas retrouvés
Pourtant, la Pologne, très proche alliée de l'Ukraine, notamment depuis février 2022, ne cesse de lui reprocher de n'avoir pas explicitement condamné ce crime en tant que génocide. Le 11 juillet, le point culminant de cette tragédie, est devenu en Pologne la «journée nationale à la mémoire des victimes du génocide de Volhynie». «Il n'y aura pas de réconciliation définitive polono-ukrainienne tant que tous les restes [des victimes] ne seront pas retrouvés», que la mémoire des morts ne sera pas honorée, a lancé le 11 juillet à Varsovie le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, devant un monument aux victimes du génocide des citoyens polonais perpétré par des nationalistes ukrainiens.
«Maintenant, alors que les Polonais et les Ukrainiens sont plus proches que jamais les uns des autres, il est temps de faire un effort commun pour cicatriser les blessures douloureuses de la mémoire», a pour sa part souligné Andrzej Duda.