«Chaque jour, nous recevons de nouvelles confirmations de participation», s'est félicité le chef du secrétariat du Forum Russie-Afrique, Oleg Ozerov, dans une interview publiée ce 3 juillet par le quotidien Kommersant. Selon cet ambassadeur itinérant du ministère russe des Affaires étrangères, l’ampleur du forum qui doit se tenir les 27 et 28 juillet à Saint-Pétersbourg devrait être au moins équivalente à celle de sa précédente édition. Organisé à Sotchi en 2019, 54 pays africains avaient alors répondu présent à ce rendez-vous.
Le renforcement des échanges économiques avec les Etats africains tiendra une place prépondérante lors de ce forum. Au traditionnel domaine agricole, devrait s’ajouter celui de l’énergie, confie Oleg Ozerov. «Aujourd'hui, l'Occident promeut activement un agenda vert en Afrique et offre des conditions favorables au financement de projets dans le domaine de l'énergie solaire et éolienne», souligne le diplomate. «Nous soutenons également le développement de ces secteurs énergétiques, mais en même temps, nous savons par notre propre expérience que l'industrie lourde ne peut pas être construite sur des moulins à vent», poursuit-il.
Parmi les décisions «plus sérieuses» qu’Oleg Ozerov met en avant figure la construction de «grandes» centrales nucléaires, la construction de centrales «relativement petites» ou encore celle de centrales «flottantes», à l’image de l’Akademik Lomonosov déployée en Extrême-Orient. «Jusqu'à présent, personne au monde, à l'exception de notre pays, ne peut proposer de telles solutions», insiste le patron du forum.
La Russie «n'impose à personne ses valeurs», met en avant Ozerov
Un mois avant le sommet annuel des BRICS, prévu à Johannesburg, la question de l’adhésion de pays africains déjà candidats «pourra également être abordée» à Saint-Pétersbourg, assure également Oleg Ozerov. Sur le plan éducatif, celui-ci revient sur la décision de Moscou de doubler les bourses d’études allouées à l’Afrique pour la prochaine année universitaire.
«L’objectif est de préparer qualitativement les étudiants africains à étudier dans les universités russes», souligne le diplomate. Selon ce dernier, il s’agit d’un point clef du développement des relations entre Moscou et les pays africains, le tout au profit de l’émergence d’un monde multipolaire. La Russie «n'impose à personne ses valeurs, son modèle de développement et sa vision du monde. Nous sommes ouverts à une coopération égale et mutuellement bénéfique avec les États africains», insiste-t-il encore.
Un autre aspect des relations russo-africaines, plus méconnu, sera également abordé lors de ce rendez-vous capital pour les relations russo-africaines : le religieux. «Il est également important de noter ici que la majorité des États africains, musulmans et chrétiens, partagent la position des dirigeants russes concernant la préservation et le renforcement des valeurs morales traditionnelles», souligne Oleg Ozerov.
Face au conflit en Ukraine, les capitales africaines se sont montrées moins catégoriques à condamner Moscou que les chancelleries occidentales. Un non-alignement qui vaut aux pays africains de subir des pressions, voire des menaces, de la part de certains pays occidentaux. Les 16 et 17 juin, sept nations africaines ont mené une mission diplomatique conjointe à Kiev et Moscou afin de contribuer à une résolution politique du conflit, une première pour ce continent.