Bagdad demande l'extradition de l'Irakien qui a brûlé le Coran à Stockholm
Bagdad exige l'extradition de Salwan Momika, l'homme qui a brûlé le Coran devant la mosquée de Stockholm. Cet autodafé a provoqué l'ire du monde politique irakien. Moqdata al-Sadr, leader musulman, réclame la rupture des relations avec la Suède.
En Irak, l'autodafé du Coran à Stockholm ne passe pas. Le pouvoir judiciaire irakien a ordonné l'extradition de Salwan Momika, l'individu qui a brûlé une copie du Coran devant la mosquée de Stockholm le 28 juin, pour le juger. Des manifestants en colère ont également pris d'assaut l'ambassade de Suède à Bagdad. La foule a réussi à pénétrer brièvement dans l'enceinte du bâtiment.
🚨 The Swedish embassy in Baghdad has been stormed after the Swedish government encouraged the burning of the Holy Quran on the day of Eid al-Adha 🇮🇶 pic.twitter.com/HyvXczq0sZ
— أبو سجاد الكربلائي | HST 🇮🇶 (@Twelver313) June 29, 2023
Salwan Momika est un ressortissant Irakien de 37 ans ayant fui son pays pour la Suède. Il s'est filmé avec une autre personne en train de jongler avec le livre saint musulman, avant de le brûler tout en posant son pied dessus, derrière un cordon de sécurité. «Je vais déchirer le Coran et le brûler», avait-il prévenu quelques heures avant ledit rassemblement, précisant qu'il voulait «exprimer son opinion» sur cet ouvrage religieux.
«Les risques de sécurité» liés au fait de brûler le Coran «ne sont pas de nature à l'interdire», s'était justifiée la police suédoise, estimant pouvoir maintenir l'ordre lors de l'événement.
Cet incident du livre saint musulman brûlé a provoqué l'ire de tout l'échiquier politique irakien. Le président du gouvernement régional du Kurdistan, Masrour Barzani a vivement condamné cet autodafé. Muqtada al-Sadr, le chef du mouvement sadriste, a exigé l'expulsion de l'ambassadeur de Suède du pays et la rupture des relations avec le pays scandinave, en raison de ce qu'il a qualifié de «comportements hostiles à l'islam».
Emoi au Moyen-Orient et en Russie
Le gouvernement central de Bagdad a également réagi en appelant Stockholm à éviter ces «actes odieux». Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé «la permission donnée par les autorités suédoises à un extrémiste de brûler un exemplaire du Saint Coran».
Le Hezbollah libanais a lui aussi condamné cette manifestation, tout comme Ankara, qui l'a qualifiée d'«acte méprisable». Le ministère russe des Affaires étrangères a également regretté la passivité des pouvoirs suédois, estimant que la communauté mondiale «est tenue de lutter conjointement contre les violations honteuses des droits des croyants».
L'autodafé est intervenu le jour de l'Aïd el-Kébir, la fête la plus importante du calendrier musulman.