Washington persiste et signe, sa position ne changera pas à l'égard de Bachar al-Assad
Dans une interview, le porte-parole régional du département d'Etat américain Samuel Warburg a déclaré que Washington refusait toute normalisation avec Damas. Les Etats-Unis se disent également contre le retour des réfugiés syriens.
Bachar al-Assad est redevenu fréquentable aux yeux de ses voisins arabes, réintégrant son siège à la Ligue arabe, mais Washington refuse toujours, catégoriquement, de revoir sa position à l’égard de Damas.
Dans une interview accordée ce 30 mai au média arabe Jusour, le porte-parole régional du département d'Etat américain Samuel Warburg a fait savoir que les Etats-Unis rejetaient toute normalisation avec le président syrien. «Notre position ne changera pas tant que nous ne verrons pas de mesures concrètes vers une solution politique conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité. En conséquence, les sanctions contre le régime d'Assad se poursuivront en l'absence de tout progrès réel», a-t-il martelé.
Cette résolution adoptée en 2015 vise à un règlement politique de la crise syrienne avec notamment des élections sous supervision des Nations unies.
Les Etats-Unis forment-ils des terroristes en Syrie ?
Samuel Warburg s'est également prononcé contre le retour des réfugiés syriens dans leur pays car «il n'y a pas de conditions sûres [...] parce que le régime syrien doit bouger et faire face à certaines questions telles que l'arrêt de la conscription obligatoire, la garantie des droits de propriété foncière, la fin des arrestations arbitraires et des détentions forcées».
En plus des sanctions, qui asphyxient l'économie syrienne, les Etats-Unis sont également présents à l'est de l'Euphrate et empêchent Damas de mettre la main sur ses ressources pétrolières. A ce titre, le chef des renseignements russes Sergueï Narychkine a accusé Washington de pousser les terroristes à passer à l'acte en Syrie pour nuire à la réintégration régionale du pays.
La diplomatie française n'est également pas en reste sur le dossier syrien. A l'opposé de la tendance actuelle, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna avait insisté pour que le président syrien soit jugé par la Cour pénale internationale. Une position qui avait hérissé Damas.
Dès 2011 et le début du conflit qui a ravagé la Syrie, l'Occident a tout fait pour chasser Assad du pouvoir. Par exemple, via l'opération clandestine Timber Sycamore, les Etats-Unis ont financé et armé des mouvances djihadistes en Syrie pour renverser le gouvernement syrien. Ils se sont notamment appuyés sur les subsides des pétromonarchies. Depuis juin 2020, la Maison Blanche est allée encore plus loin en imposant une série de sanctions économiques visant à isoler le pays. Cette mesure, le Ceasar Act, empêche de facto les entreprises syriennes de commercer avec l'extérieur. Les troupes américaines sont également présentes à l'est de l'Euphrate et empêchent le gouvernement syrien de bénéficier des ressources pétrolières de son pays, dans la région d'Al Tanf. Le retour de la Syrie dans le giron arabe est un revers pour Washington.