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Molenbeek : les autorités belges décident de mettre fin à l'impunité des islamistes radicaux

Depuis les années 1990, l’islamisme radical s’est intallé dans ce quartier paupérisé de Bruxelles. Les dernier attentats de Paris, qui sont une nouvelle fois liés à ce quartier, semblent agir comme un électrochoc sur les pouvoirs publics.

Les assassins du commandant Massoud en 2001, Hassan El Haski (l’un des organisateurs des attentats de Madrid en 2004), Mehdi Nemmouche (auteur présumé de l’attaque du musée juif de Bruxelles en mai 2014) ou encore Ayoub El Khazzani (qui avait mené l’attaque avortée du Thalys) ont tous un point commun : ils ont séjourné à Molenbeek. Là encore, après les attentats de Paris, 5 personnes résidant dans ce quartier de Bruxelles ont été arrêtées.



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«Je constate qu'il y a presque toujours un lien avec Molenbeek, qu'il y a un problème gigantesque», a reconnu Charles Michel le 15 novembre en conférence de presse. Dans ce quartier qui compte 50% de population venant de l’immigration, 22 mosquées et que certains surnomment le Molenbeekistan - à l'instar du Londonistan où les figures de l'islam radical se retrouvaient dans les années 90 - les difficultés économiques engendrées par la désindustrialisation de la région laissent des jeunes désœuvrés en proie à des prédicateurs radicaux qui encouragent le repli identitaire et religieux. Pour Françoise Schepmans, bourgmestre du quartier, «les autorités n'ont pas suffisamment pris la mesure de ce phénomène. Et le pouvoir politique n'est pas parvenu à garantir l'intégration et l'accueil des personnes d'origine étrangère. Certains sont restés en marge de la société».


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Ainsi, si Françoise Schepmans affirme «qu'il existe à Molenbeek un terreau fertile pour de la radicalisation violente», elle précise qu’elle est «le fait d'individus, isolés, difficiles à cibler». Bien que la police locale s’avère inefficace face à cette montée en puissance de l’islamisme radical, la bourgemestre s’est réjouie des annonces du Premier ministre qui a annoncé que les pouvoirs publics allaient «travailler de manière intense avec les autorités locales» et que «le gouvernement fédéral [était] prêt à fournir plus de moyens pour améliorer la situation sur le terrain, dans tout le pays et dans les endroits où il y a des problèmes».

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