Neuf Palestiniens tués lors d'un raid israélien en Cisjordanie occupée
- Avec AFP
Neuf Palestiniens, dont une femme âgée, sont morts lors d'un raid israélien à Jénine, en Cisjordanie occupée. Au cours de celui-ci, les forces israéliennes auraient tiré du gaz lacrymogène dans une unité pédiatrique.
Neuf Palestiniens ont été tués et une quinzaine grièvement blessés ce 26 janvier dans le nord de la Cisjordanie occupée lors d'un raid israélien durant lequel du gaz lacrymogène a été tiré dans l'unité pédiatrique d'un hôpital, selon des sources palestiniennes.
«La situation dans le camp [de réfugiés palestiniens] de Jénine est critique», a annoncé la ministre de la Santé, Mai al-Kaila, dans un communiqué.
Au total, neuf personnes, parmi lesquelles «une femme âgée», ont été tuées lors de ce raid et 16 autres blessées, dont quatre sont dans un état grave, a-t-elle ajouté. Selon elle, les forces israéliennes ont «délibérément tiré des grenades de gaz lacrymogène» dans le service pédiatrique d'un hôpital de Jénine, «provoquant l'asphyxie de certains enfants».
29 Palestiniens tués depuis le début de l'année
Interrogée par l'AFP sur cette déclaration, l'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat. «Des forces de sécurité mènent une opération dans le camp de réfugiés de Jénine. Des détails seront fournis ultérieurement», a-t-elle indiqué sur Telegram.
D'après la Croix-Rouge, l'évacuation des nombreux blessés est difficile, a déclaré Mai al-Kaila. Celle-ci a demandé l'organisation d'une «réunion urgente» avec le Comité international de la Croix-Rouge et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Sollicitées par l'AFP, ces organisations n'ont pas commenté.
«L'armée israélienne détruit tout et tire sur tout ce qui bouge», a déclaré à l'AFP le gouverneur adjoint de Jénine, Kamal Abou al-Roub, ajoutant que les habitants «vivaient dans un état de guerre».
«Ce qu'il se passe à Jénine et dans son camp est un massacre perpétré par le gouvernement d'occupation israélien», a pour sa part affirmé Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Les décès de ce 26 janvier portent à 29 le nombre de Palestiniens, civils ou membres de groupes armés, tués depuis le début de l'année dans des violences avec des forces ou des civils israéliens.
Le 25 janvier, deux jeunes Palestiniens, parmi lesquels un adolescent, ont été abattus par des agents des forces de sécurité israéliennes, selon l'Autorité palestinienne. L'un d'eux a été tué après avoir voulu poignarder un soldat et l'autre lors de heurts avec des policiers, selon Israël.
L'armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, mène des raids quasi quotidiens à travers ce territoire palestinien, particulièrement dans le nord dans les secteurs de Jénine et Naplouse, bastions de factions palestiniennes armées.
Selon un décompte de l'AFP, le conflit israélo-palestinien a fait plus de 200 morts palestiniens et a coûté la vie à au moins 26 Israéliens en 2022.