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Prenant acte d'un vote défavorable, Elon Musk annonce son départ prochain de la tête de Twitter

Après avoir sondé les utilisateurs du réseau social, qui ont voté contre son maintien comme dirigeant de la plateforme, le milliardaire a annoncé se mettre en quête d'un successeur. La situation financière de l'entreprise reste difficile.

Elon Musk a annoncé le 20 décembre sur Twitter son intention de quitter la tête du réseau social dès lors qu'il aura «trouvé quelqu'un d'assez fou» pour le remplacer, précisant qu’il consacrerait son énergie aux «équipes logiciel et serveurs» une fois que ce successeur aura été nommé.

Le propriétaire de la plateforme réagissait au résultat du sondage qu'il avait lui-même initié la veille sur Twitter, demandant s'il devait se retirer de la tête de l'entreprise ou non. Environ 57% des 17 millions de votant avaient répondu par l'affirmative, un résultat dont Elon Musk a finalement pris acte.

«Intéressant, cela semble suggérer que nous avons bien un léger problème de bots sur Twitter» avait d’abord réagi le propriétaire de la plateforme en réponse au tweet d'un institut de sondage présentant ses propres résultats – différents du sondage en ligne – estimant également que tout nouveau sondage devrait désormais être réservé aux utilisateurs payants de Twitter.

Un peu plus tôt, Elon Musk avait en effet retweeté le résultat d'une enquête d'opinion réalisée par l'institut HarrisX, auprès de son propre échantillon d'utilisateurs de la plateforme, et qui donnait 61% des personnes interrogées en faveur de son maintien au poste de directeur général.

Plusieurs médias américains avaient de leur côté assuré qu'Elon Musk s'était mis en quête d'un remplaçant, citant des sources anonymes, allégations que le propriétaire de Twitter avait alors rejetées par une simple émoticône moqueuse postée sur son réseau social.

Dans le passé, l'homme d'affaires s'était déjà appuyé sur des sondages pour soutenir certaines de ses décisions faisant débat, telles que la réactivation du compte de l'ancien président américain Donald Trump, ainsi que d'autres utilisateurs ayant été suspendus. «Vox Populi, Vox Dei», avait-il commenté après qu'une majorité d'utilisateurs s'était prononcée pour le retour de Donald Trump.

Le redressement financier de Twitter reste incertain

Le résultat de son dernier sondage a entraîné dans un premier temps une hausse du titre de Tesla, dont certains investisseurs sont de plus en plus critiques depuis qu'Elon Musk accorde une partie de son attention à Twitter, au détriment du constructeur automobile selon eux.

Depuis le rachat de Twitter, le milliardaire avait initié des changements polémiques, dont le licenciement de la moitié des effectifs et la mise en place d’un abonnement payant. Moins de huit semaines après sa prise de contrôle du réseau social pour 44 milliards de dollars, Twitter reste au bord du gouffre financier, un certain nombre d'annonceurs ayant décidé de se retirer suite à la volonté affichée par l'entrepreneur, partisan d’une vision radicale de la liberté d’expression, de réduire la modération des contenus.

Elon Musk lui-même avait indiqué que les licenciements massifs au sein de l’entreprise ne pouvaient être évités en raison des pertes accusées par la plateforme, dans un contexte plus général de repli du secteur technologique.

La semaine dernière, Elon Musk a supprimé puis rétabli les comptes de plusieurs journalistes américains de CNN, du New York Times et du Washington Post notamment, faisant réagir l'Union européenne et l'ONU pour dénoncer, du moins dans ce dossier, une atteinte à la liberté de la presse.  Les nouvelles règles prévoyant qu'il était désormais impossible de publier un lien vers un réseau concurrent, comme Facebook, Instagram ou Mastodon, ont également suscité l'incompréhension de certains utilisateurs. La suspension se limite finalement aux comptes dont l'objectif «principal» est la promotion de réseaux concurrents.

Elon Musk a également relayé, depuis début décembre, les révélations des journalistes Matt Taibbi, Bari Weiss et Michael Shellenberger à propos du fonctionnement de l’entreprise avant son arrivée : celles-ci ont dévoilé les coulisses de décisions controversées, dont la censure de l’affaire Hunter Biden, avec une implication directe du FBI et du renseignement américain. La plateforme avait ainsi fait l’objet de pressions pour apporter les preuves d’une «propagande étrangère» à l’œuvre sur le réseau, même si les équipes affirmaient ne pas disposer d’éléments probants à ce sujet, et aurait reçu des paiements directs du FBI pour sa collaboration.