Corruption présumée : une vice-présidente du Parlement européen interpellée en Belgique
- Avec AFP
Dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption impliquant un pays du Golfe persique – le Qatar, selon l'AFP et certains médias –, la police belge a procédé à des arrestations, dont celle d’un membre éminent du Parlement européen.
Coup de filet dans le milieu européen à Bruxelles. L'eurodéputée socialiste grecque Eva Kaili, une des vice-présidentes du Parlement européen, a été interpellée le soir du 9 décembre à Bruxelles dans une enquête sur des soupçons de corruption impliquant le Qatar, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Quatre autres arrestations avaient déjà eu lieu dans la matinée, toujours à Bruxelles, dans ce même dossier. Eva Kaili, qui est la compagne d'un des quatre suspects, a été «interpellée pour être auditionnée» par la police, a précisé cette source. A Athènes, le parti socialiste grec (Pasok-Kinal), dont Eva Kaili est membre, a annoncé dans la soirée qu'elle en était «écartée».
Des bénéficiaires haut placés au Parlement européen ?
Au cœur de l'enquête, pilotée par un juge d'instruction bruxellois : les agissements présumés d'un «pays du Golfe», soupçonné d'«influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen en versant des sommes d'argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants», a souligné le parquet fédéral. Quant aux bénéficiaires, il s'agirait de personnalités ayant «une position politique et/ou stratégique significative» au sein du Parlement européen.
Parmi les quatre interpellés figurent un assistant parlementaire attaché au groupe Socialistes et Démocrates (S&D), qui est le compagnon d’Eva Kaili, ainsi que l'ancien eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri, lui aussi socialiste. Les deux autres sont un directeur d'ONG et un leader syndical de nationalité italienne.
Plus d’un demi-million d'euros en liquide
Selon le parquet fédéral, l'opération de police a donné lieu à 16 perquisitions au total dans diverses communes de la capitale belge, où le Parlement européen a son siège. Au cours de l'opération, la police a mis la main sur «environ 600 000 euros en liquide», ainsi que «du matériel informatique et des téléphones portables», dont les contenus seront analysés.
«Cette opération visait en particulier des assistants parlementaires travaillant au sein du Parlement européen», a poursuivi le parquet fédéral, compétent en Belgique dans les dossiers de terrorisme et de criminalité organisée.
Le parquet n'a pas nommé le pays du Golfe concerné, mais la même source proche du dossier a confirmé à l'AFP les informations de la presse identifiant le Qatar.