Le président russe Vladimir Poutine s'est exprimé ce 21 septembre dans un message à la nation. Il a annoncé une «mobilisation partielle» en Russie dans le cadre de l'opération militaire menée depuis le 24 février en Ukraine.
«Seuls les citoyens qui sont actuellement dans la réserve et, surtout, ceux qui ont servi dans les forces armées, ont certaines spécialités militaires et une expérience correspondante, seront soumis à l'appel pour servir sous les armes», a-t-il ajouté.
«300 000 réservistes seront appelés» – sur un potentiel de mobilisation d'environ 25 millions de personnes – a précisé le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, qui s'est exprimé quelques minutes après l'allocution de Vladimir Poutine.
Ces renforts seront déployés pour «consolider» et «contrôler» les lignes arrières, le long d'«une ligne de front qui s'étend sur plus de 1 000 kilomètres» dans le sud et l'est de l'Ukraine, a détaillé le ministre, commentant une décision qui intervient alors que les forces ukrainiennes ont lancé une contre-offensive en septembre.
Les réservistes «suivront une formation avant d'être envoyés au combat», a indiqué le président russe. Vladimir Poutine a d'ailleurs fait savoir qu'il avait signé le jour même un décret en ce sens, invoquant la nécessité de défendre l'intégrité territoriale de la Russie, dont les territoires frontaliers sont déjà touchés par des frappes ukrainiennes à l'aide d'armes et de renseignement fournis par l'Occident. Celui-ci mène une «politique irresponsable», selon les mots du dirigeant, citant nommément «Washington, Londres et Bruxelles».
L'Occident veut «détruire» la Russie, affirme Vladimir Poutine
«Nous utiliserons certainement tous les moyens à notre disposition pour protéger l'intégrité territoriale de notre patrie, notre indépendance, notre souveraineté», a également affirmé le président russe. «Ce n'est pas du bluff», a-t-il mis en garde, après avoir accusé l'Occident de vouloir «détruire» la Russie et de souhaiter sa «désintégration».
Selon lui, l'Occident se livre au «chantage nucléaire», à la fois en bombardant la centrale de Zaporojié et en envisageant le recours à des armes de destruction massive. Or, «ceux qui se permettent de telles déclarations à l'égard de la Russie doivent se souvenir que notre pays dispose lui aussi d'armes de destruction massive», a déclaré Vladimir Poutine.
«Je crois en votre soutien», a conclu le président russe en s'adressant aux citoyens de la Fédération de Russie, après avoir affirmé que les objectifs de l'intervention en Ukraine restaient «inchangés». Son allocution intervient au lendemain de l'annonce de la tenue d'un référendum d'adhésion à la Russie du 23 au 27 septembre dans les Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk, les autorités des régions de Kherson et de Zaporojié ayant exprimé leur intention de faire de même.
Le ministère russe de la Défense a fait état de 5 937 soldats tués en Ukraine depuis le début de «l'opération militaire spéciale» lancée en février, tandis que le bilan présenté fin mars recensait 1 351 soldats tués. «L'opération militaire spéciale» vise, selon Moscou, à «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine ainsi qu'à venir en aide aux populations du Donbass bombardées par les forces ukrainiennes. Kiev et ses alliés dénoncent quant à eux une guerre d'invasion. Depuis le début du conflit, Moscou et Kiev se sont accusés réciproquement de crimes de guerre à de multiples reprises.