Liz Truss prête à utiliser l'arme nucléaire, même si cela signifie une «annihilation totale»
Candidate à la succession de Boris Johnson comme chef du gouvernement britannique, Liz Truss a déclaré le 23 août être prête à faire usage de l'arme nucléaire si elle devenait Premier ministre. Et ce quelles qu'en soient les conséquences.
Liz Truss, favorite pour prendre la tête du Parti conservateur et donc succéder à Boris Johnson comme Premier ministre britannique, a expliqué sans sourciller qu'elle était prête à utiliser l'arme nucléaire, et ce quel qu'en soit le coût.
«Vous, Liz Truss, comme Premier ministre, pourriez donner l’ordre de déchaîner nos armes nucléaires», lui a ainsi demandé un journaliste lors d'un événement à Birmingham, le 23 août, précisant dans sa question que les utiliser signifierait «l'annihilation totale» de la planète.
«C’est une des responsabilités importantes d’un Premier ministre», a répondu froidement la ministre britannique des Affaires étrangères. «Je suis prêt à le faire. Je suis prêt à le faire», a-t-elle martelé, déclenchant les applaudissements de l'assistance.
Although it’s concerning that Liz Truss ignored the phrase “global annihilation” and glibly served a pocketbook answer that unleashing nuclear weapons is a PM’s duty…
— Mike Galsworthy (@mikegalsworthy) August 24, 2022
… the much creepier thing is her little smile that emerges when the audience applauds.pic.twitter.com/SwoVqYpjog
Si Liz Truss n'a pas précisé quelles pourraient être les cibles d'une telle attaque, ses déclarations s'inscrivent dans un climat de fortes tensions entre les pays de l'OTAN et la Russie en raison de l'opération militaire en Ukraine.
La veille, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait qualifié de «dangereuse» l’attitude de l’OTAN dans le conflit ukrainien, estimant qu’elle pourrait conduire à un affrontement militaire entre l’Alliance atlantique et la Russie. D'après Sergueï Riabkov, le soutien de l'Alliance atlantique à Kiev l'amène à se retrouver «au bord du conflit armé direct» avec la Russie, ce qui fait peser le risque d'une «nouvelle escalade» qui pourrait aller «jusqu'à un affrontement militaire entre les puissances nucléaires», avec toutes les conséquences désastreuses que celui-ci entraînerait.
Il a souligné qu'il fallait tout mettre en œuvre afin d'éviter un tel conflit, rappelant au passage la doctrine russe en matière d'emploi d'armes atomiques, à savoir que l'utilisation d'armes nucléaires par la Russie n'est possible qu'en réponse à une attaque.