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L'UE approuve l'étiquetage des produits issus des colonies israéliennes, l’Etat hébreu en colère

La mesure controversée a été adoptée ce mercredi par Bruxelles, après des années de débats. Cette décision pourrait entraîner «des implications politiques» pour l’UE, a pourtant déjà prévenu Israël.

Les 28 Etats membres de l’Union européenne sont désormais obligés de mettre en œuvre l’étiquetage des produits fabriquées dans les colonies israéliennes sur les territoires palestiniennes, a annoncé l’AFP. Cette décision est notamment liée à un accord d’association UE-Israël, qui prévoit un régime tarifaire préférentiel pour les importations en provenance de ce pays. D’après Bruxelles, les colonies israéliennes ne peuvent pas bénéficier de ces préférences.

«Il s'agit d'une affaire politique, d'une mesure politique, qui a très peu à voir avec la protection des consommateurs», a déclaré en réaction le chef de la mission israélienne auprès de l'Union européenne à Bruxelles, David Walzer, cité par l’Obs. Cette décision pourrait en plus saper le processus de règlement pacifique entre Israël et la Palestine, a prévenu le responsable.

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Dans une déclaration officielle publiée consécutivement, Tel-Aviv a fermement condamné la mise en œuvre d’une telle politique, la qualifiant de «discriminatoire». «Il est intolérable qu’Israël est le seul pays qui fait objet d’une telle mesure, malgré l’existence de plus de 200 territoires contestés dans le monde», lit-on dans la déclaration.

En tant que mesure de rétorsion, Israël a décidé de «suspendre son dialogue diplomatique avec l'UE lors de plusieurs forums qui devaient avoir lieu au cours des prochaines semaines», a eu outre indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a quant à lui déclaré que «l'Union européenne devrait avoir honte», en invoquant l'antisémitisme nazi.

Cependant, pour la Commission européenne, il s'agit d'une «décision technique», comme l’a souligné le vice-président de l'exécutif européen Valdis Dombrovskis. Le responsable a insisté que l’UE ne soutient «aucune forme de boycott ou de sanctions contre Israël».

Le département d’Etat américain a lui aussi déjà officiellement commenté cette décision, en soulignant qu’elle ne doit pas être une surprise pour Israël, qui «continue ses activités de colonisation». «Il est naturel que la communauté internationale cherche à limiter ses liens commerciaux aux colonies», a dit Mark Toner, le porte-parole de Washington, cité par The Jerusalem Post.

Longtemps débattu, l’étiquetage a failli être imposé à la fin de 2012, suite à un rapport publié par plusieurs ONG pointant du doigt le manque de transparence de l’origine exacte des produits israéliens. La décision a cependant été reportée, avant que le débat ne soit ravivé en avril 2015.

Les territoires en question sont considérés comme occupés depuis la Guerre de Six jours en 1967 entre Israël et ses voisins arabes. La résolution 242 de l’ONU adoptée en 1967 a réclamé le retrait des forces armées israéliennes des régions occupées lors du conflit. Israël a rejeté la formulation de cette résolution, en affirmant qu’il s’agit de territoires contestés.

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