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Mort de Daria Douguina : Natalia Vovk avait un complice, selon le FSB

Le FSB a annoncé qu'un autre citoyen ukrainien, arrivé en Russie via l'Estonie fin juillet, aurait aidé Natalia Vovk à confectionner la bombe utilisée dans l'explosion de la voiture qui a coûté la vie à la fille d'Alexandre Douguine.

L'enquête criminelle sur la mort de la journaliste russe Daria Douguina le 20 août 2022 menée par le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB) se poursuit. Après avoir mis en cause les services spéciaux ukrainiens et affirmé avoir identifié la responsable de l'explosion du véhicule de la journaliste, Natalia Vovk, les enquêteurs ont rapporté dans un communiqué publié ce 29 août que celle-ci n'avait pas agi seule.

«Le meurtre de Daria Douguina a été préparé à Moscou, [en collaboration] avec Natalia Vovk, par un autre membre du groupe terroriste de sabotage ukrainien, le citoyen ukrainien Bogdan Tsyganenko», détaille Le FSB. Né en 1978, ce dernier était arrivé en Russie en transit par l'Estonie le 30 juillet 2022. Toujours selon le service de renseignement, il a quitté le territoire russe la veille du meurtre de Daria Douguina.

Ledit Bogdan Tsyganenko, selon les enquêteurs, a fourni à Natalia Vovk une fausse plaque d'immatriculation pour le véhicule qu'elle a utilisé pendant son séjour sur le sol russe, ainsi que des papiers au nom d'une citoyenne du Kazakhstan, Ioulia Zaïko. Les deux comparses ont fabriqué «un engin explosif improvisé dans un garage loué dans le sud-ouest de Moscou», précise le FSB.

Les policiers rapportent, en outre, que Natalia Vovk surveillait Daria Douguina sur le parking des invités du festival littéraire et musical intitulé «Tradition», qui se déroulait dans la capitale russe. «S'étant assurée que [Daria] Douguina avait quitté le festival, Natalia Vovk l'a suivie dans une voiture "Mini Cooper" et a déclenché un engin explosif improvisé», complète le communiqué du service fédéral.

Dans une précédente communication, le FSB avait précisé que Natalia Vovk et sa fille avaient «loué un appartement à Moscou dans l'immeuble où habitait la victime» afin d'«obtenir des informations sur son mode de vie».

La piste ukrainienne confirmée par l'enquête

Le FSB confirme ainsi la piste ukrainienne, malgré les dénégations de Kiev concernant sa responsabilité dans la mort de la fille de l'intellectuel Alexandre Douguine. Le soir de l'explosion de la voiture de la journaliste déjà, Denis Pouchiline, le président de la République populaire de Donetsk (RPD), avait estimé sur Telegram que ce décès était un assassinat fomenté par l'Ukraine. Il avait accusé le soir même les «terroristes du régime ukrainien» d'être à l'origine de l'explosion en ayant «tenté de liquider Alexandre Douguine».

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait abondé en ce sens, imputant la mort de Daria Douguina au «terrorisme d'Etat mis en œuvre par le régime de Kiev.»

Répondant à ces accusations le 21 août, Mikhaïl Podoliak, chef du bureau du président ukrainien Volodymyr Zelensky, avait quant à lui expliqué, cité par l'agence de presse Unian, que son pays n'avait «rien à voir» avec la mort de Daria Douguina, avant d'évoquer le lendemain le «monde fictif» dans lequel vivrait «la propagande russe».

De son côté, l'Estonie, pays par lequel les deux complices ont transité selon le FSB, avait indiqué par la voix de son ministère des Affaires étrangères ne pouvoir «publier les données des personnes qui traversent les frontières que dans les cas prévus par la loi». Une telle accusation par les services spéciaux russes «n'a aucun rapport avec de tels cas», ont indiqué les Estoniens, tout en affirmant n'avoir reçu aucune demande de la part des autorités russes à ce sujet.

Le président russe Vladimir Poutine a, le 22 août, condamné «un crime ignoble et cruel» et rendu hommage à la «personne brillante et talentueuse» qu'était à ses yeux Daria Douguina.