Le parquet de Bobigny a ouvert le 10 juin une enquête pour les «vols, vols aggravés et violences aggravées» qui ont été rapportés le 28 mai aux abords du stade de France, lors de la finale de la Ligue des champions.
Depuis le début de la semaine, les supporters anglais peuvent déposer plainte auprès de la justice française via un formulaire dédié disponible sur les sites des ambassades de France au Royaume-Uni et en Espagne, comme l'avait annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, quelques jours plus tôt.
Le formulaire doit ensuite être envoyé par voie postale au procureur de la République de Bobigny, dont dépend le Stade de France.
Ainsi que le rapporte l'AFP, les autorités n'ont pour l'heure pas transmis le nombre de plaintes reçues via ce dispositif. Dans le cadre de l'enquête confiée au commissariat de Saint-Denis, «plusieurs réquisitions judiciaires ont été adressées pour récupérer des images de vidéoprotection», notamment le «dispositif de vidéoprotection de la préfecture de police entourant le Stade de France», a précisé le parquet.
Des images évaporées faute de réquisition dans les temps ?
Depuis le 9 juin, la question des images de vidéosurveillance de cet événement qui a viré au fiasco fait l'objet d'une polémique.
Lors de son audition au Sénat, un responsable de la Fédération française de football (FFF) avait révélé que les images du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours faute de réquisition de la justice.
Cette révélation a suscité colère et incompréhension chez les sénateurs et, au-delà, dans l'opposition.
«On essaie de voir s'il est possible de restaurer les images» de l'opérateur du Stade de France, celles de la préfecture de police ayant été «sauvegardées», a déclaré le Premier ministre, Elisabeth Borne, en marge d'une visite à Verson, dans la circonscription du Calvados où elle est candidate aux législatives.
Le soir même, la police chargée d'enquêter sur les faux billets a envoyé une réquisition pour les obtenir.
L'information du 9 juin soir «selon laquelle ces images ne seraient pas conservées un mois, durée légale maximum autorisée, mais seulement quelques jours – information que nous ignorions – nous a conduits à les solliciter», a indiqué ce 10 juin le parquet de Bobigny. «Nous attendons le retour pour savoir si ces images ont été supprimées ou conservées», a-t-il ajouté.
Depuis le 30 mai, soit deux jours après le match, le parquet de Bobigny est également chargé de l'enquête pour «escroquerie en bande organisée» concernant les faux billets, ouverte à la suite d'un signalement du préfet de police de Paris Didier Lallement.
Celle-ci a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne.