France

Accord LFI-PS : les anciennes gloires socialistes contrariées

Après un accord passé entre la direction du Parti socialiste et La France insoumise pour les législatives, plusieurs anciennes figures du parti, comme François Hollande, ont dénoncé l'arrangement. Bernard Cazeneuve annonce quitter le PS.

La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) ont affirmé le 4 mai avoir conclu un accord pour les élections législatives après être tombés d'accord sur la stratégie, le programme et les circonscriptions. De nombreux anciens cadres du PS fustigent une telle alliance, même si celle-ci doit encore être soumise à l'approbation interne des socialistes le 5 mai.

L'ancien président de la République François Hollande a par exemple dénoncé l'accord auprès du quotidien régional La Montagne : «Je récuse l'accord sur le fond et même sur les circonscriptions. Mais c'est une question qui doit être tranchée par le conseil national du PS.» Son entourage a précisé qu'il s'exprimerait plus en détail «en début de semaine prochaine».

L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault a pour sa part qualifié de «rafistolage» l'accord conclu, regrettant une «forme de démission» qui pourrait fracturer le PS. «Je suis profondément déçu par le texte qui vient d'être rendu public. Je vous dis mon désaccord avec regret», a déclaré Jean-Marc Ayrault à l'AFP, dénonçant le «prix exorbitant» payé par le PS, qui serait «absent dans 500 circonscriptions sur 577». «Il y a une forme de démission qui n'est pas défendable», a-t-il ajouté. «En même temps, j'ai bien conscience qu'avec 1,7 % des voix à la présidentielle, ça ne met pas le Parti socialiste en situation confortable», a reconnu l'ancien chef du gouvernement de François Hollande.

Egalement ancien Premier ministre sous François Hollande, Bernard Cazeneuve, a annoncé dans La Manche libre, quitter le parti.

Des frondeurs au sein du PS

L’ancien patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a confié sur Twitter «comprendre les départs de ses amis [comme Bernard] Cazeneuve» mais appelle les socialistes face à la «reddition [...] de la direction du PS», «à refuser cet accord sous toutes les formes possibles que ce soit lors d'un vote des militants ou au Conseil national ou autre».

L'ancien président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone a tweeté : «La sympathie ne peut couvrir les désaccords. Ici se termine notre aventure commune.»

Le maire du Mans Stéphane Le Foll s'est dit quant à lui prêt à «conduire la campagne» pour les législatives des dissidents du PS. «Pour tous ceux qui vont être candidats quand même parce qu'ils n'accepteront pas l'accord, il faut conduire cette campagne», a lancé sur France 2 l'ancien ministre de François Hollande, vent debout depuis le début contre une alliance avec la formation menée par Jean-Luc Mélenchon.

«Il y a déjà une fuite des adhérents du PS», a assuré à l'AFP le maire de Dijon François Rebsamen. Tout en se défendant de «faire du prosélytisme», c'est-à-dire du débauchage actif, cet ancien ponte du PS, désormais soutien d'Emmanuel Macron, a créé en avril son propre parti, la «Fédération progressiste», décrit comme «un sas pour les accueillir».