La France insoumise (LFI) et le Parti socialiste (PS) sont tombés d'accord ce 4 mai en vue des législatives du mois de juin.
«Nous voulons faire élire des députés dans une majorité de circonscriptions, pour empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique injuste et brutale (RSA sous condition de travail gratuit et retraite à 65 ans) et battre l’extrême-droite», déclarent les deux formations dans un communiqué commun.
La LFI et le PS se sont accordés sur la stratégie, le programme et les circonscriptions, avec un texte qui sera soumis le 5 mai à l'approbation interne des socialistes. «Le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l’Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon», ajoutent-ils.
Par cet accord, le PS rejoint la «Nouvelle union populaire écologique et sociale», dont EELV et le PCF sont déjà membres en vertu des accords passés ces trois derniers jours.
Le texte reprend les principes stratégiques déjà agréés par ces deux formations, sur la garantie du respect de la «pluralité» et «l'autonomie» de chacun des partis, notamment via des groupes parlementaires distincts, et sur la mise en place d'un intergroupe. Les membres de l'union participeront tous le 7 mai à la convention d'investiture à Aubervilliers.
Sur le programme, sont validées aussi avec le PS les grandes orientations : un Smic à 1 400 euros nets, le blocage des prix des denrées de première nécessité, l'abrogation de la loi travail de Myriam El Khomri (pourtant une ancienne ministre socialiste), la planification écologique ou encore la VIe République.
Pour la retraite à 60 ans, elle sera «pour tous» mais le PS a fait ajouter : «Avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles.» Y figure aussi explicitement «la défense de la République laïque et universaliste», que les socialistes souhaitaient voir clarifier.
Sur l'UE, les deux partis veulent «mettre fin au cours libéral et productiviste»
Les deux formations actent «des histoires différentes avec la construction européenne». Mais l'objectif est commun : «Mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne et construire un nouveau projet au service de la bifurcation écologique et solidaire.»
Vis-à-vis des traités européens qui bloqueraient l'application du programme sur certains points, LFI et le PS font un compromis lexical : «Nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres.» «Il nous faudra dépasser ces blocages et être prêts à ne pas respecter certaines règles», ajoute le communiqué.
Cet accord sera soumis au vote du parlement interne du PS, le Conseil national, le 5 mai au soir, un rendez-vous qui s'annonce tendu, en particulier sur les 70 circonscriptions obtenues par les négociateurs socialistes.
Allié quasiment naturel du PS lors des précédentes échéances électorales, le Parti radical de gauche (PRG) refuse pour l'instant d'entrer dans cette coalition, annonçant le 4 mai la création de son propre mouvement fédérateur : le Réel (République. Ecologie. Europe. Laïcité). Sur Twitter, le PRG appelle ainsi «toutes les forces de la gauche républicaine, du progrès social et écologiste à s’unir pour les élections législatives sous la bannière commune du Réel».