France

Présidentielle : le Parti socialiste et les Républicains essuient un cuisant échec électoral

L'élection présidentielle a tourné à la déroute pour le Parti socialiste et Les Républicains. Les deux formations politiques ont essuyé ce 10 avril leur pire défaite électorale de leur histoire.

Les premiers résultats du premier tour de la présidentielle signent l'effondrement  électoral des Républicains et du Parti socialiste. Avec respectivement environ 5% des voix pour Valérie Pécresse et 2% pour Anne Hidalgo selon les différents instituts de sondage, les deux formations politiques contemplent l'abîme électoral dans lequel ils se trouvent plongés.

C'est une terrible contre-performance pour Valérie Pécresse, qui arrive très loin des 20% obtenus par François Fillon en 2017. Pire encore, la candidate LR fait moins bien qu'Eric Zemmour (7% selon Ipsos-Sopra Steria) qui a appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour.

Prenant la parole suite à l'annonce des résultats, Valérie Pécresse a déclaré qu'elle voterait «en conscience Emmanuel Macron pour empêcher l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen et le chaos qui en résulterait». Admettant ne pas être «propriétaire des suffrages qui se sont portés sur [son] nom», elle a invité ses électeurs à peser les «conséquences potentiellement désastreuses» d'un choix différent du sien.

Même son de cloche chez Damien Abad. Sur TF1, le président du groupe Les Républicains de l’Assemblée nationale, a voulu dissiper toute forme d'ambiguïté,  appelant à voter pour Emmanuel Macron «sans aucune hésitation». 

«D’abord parce que je considère que sur la scène internationale et diplomatique, on n’a pas besoin d’un Poutine français, mais qu’au contraire on a besoin de quelqu’un qui puisse tenir la barre. Ensuite, parce que je pense qu’aujourd’hui on va avoir un sujet sur le redressement de la France, et le programme [...] de madame Le Pen |...] entraînera la France dans la faillite», a-t-il expliqué.

Les Républicains sont néanmoins divisés sur les consignes de vote à donner aux électeurs LR. En effet, si Valérie Pécresse et Damien Abad ont appelé à la formation d'un «front républicain», Eric Ciotti a, quant à lui, confirmé qu'il ne voterait pas pour Emmanuel Macron au second tour.

Un Parti socialiste naufragé

Avec moins de 2% des voix, le PS essuie le pire échec de son histoire alors que La France insoumise confirme sa place de leader parmi les forces de gauche. Anne Hidalgo est dépassée à gauche par le communiste Fabien Roussel (2,4% selon l'IFOP).

À la suite de l'annonce des résultats, la maire de Paris a voulu se montrer pragmatique : «Je veux adresser, ce 10 avril 2022, un salut républicain aux électrices et électeurs qui m’ont apporté leur soutien. Je sais combien vous êtes déçus ce soir et nous tirerons, bien sûr, ensemble tous les bilans de manière objective», a déclaré la candidate PS devant ses partisans rassemblés au Poinçon à Paris (14e). Elle a poursuivi en appelant à «voter le 24 avril contre l'extrême droite de Marine Le Pen en vous servant du bulletin de vote Emmanuel Macron».

Face à la déroute électorale de leur parti, de nombreux élus socialistes ont souhaité se projeter sur les prochaines échéances électorales. Parmi eux, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui a appelé à une «union des forces de gauche» durant les élections législatives qui auront lieu en juin prochain. «Je lance ce soir un appel solennel aux forces de gauche et écologiques, aux forces sociales, aux citoyennes et citoyens prêts à s'engager afin de construire ensemble pour les élections législatives un pacte pour la justice sociale et écologique», a-t-il déclaré. 

«Répéter nos erreurs serait une faute, faisons le choix du rassemblement», a-t-il rajouté, avec pour objectif de former un «pôle de résistance aux réformes libérales» prônées par Emmanuel Macron. Dans un communiqué, plusieurs cadres du PS, dont Johanna Rolland, maire de Nantes, Matthieu Klein, maire de Nancy, ou Michaël Delafosse, maire de Montpellier, ont aussi appelé à «l'union des forces de gauche et des écologistes».