Affaire McKinsey : le Parquet national financier pourrait lancer une enquête

La campagne d'Emmanuel Macron peut-elle être éclaboussée par l'affaire McKinsey ? (image d'illustration du 5 avril à Spezet)© Ludovic MARIN Source: AFP
La campagne d'Emmanuel Macron peut-elle être éclaboussée par l'affaire McKinsey ? (Image d'illustration du 5 avril à Spezet)
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Selon Marianne, le PNF «étudie» l'opportunité de lancer une enquête pour «blanchiment» contre le cabinet controversé McKinsey, régulièrement sollicité par l'Etat. Mais le sujet est explosif avant le premier tour de la présidentielle.

Marianne affirme le 4 avril que le Parquet national financier (PNF) «étudie l'éventualité d’une enquête préliminaire visant le cabinet de conseils McKinsey [...] pour blanchiment». Comme l'écrit l'hebdomadaire, il s'agit d'un «sujet à hauts risques» à quelques jours du premier tour de la présidentielle étant donné que ce cabinet américain, «dont des cadres ont travaillé pour la campagne de 2017 du candidat Macron, a vu ses prestations exploser sous le quinquennat actuel».

Cette «réflexion» du PNF aurait débuté le 16 mars à la suite du rapport du Sénat. Interviewé par le magazine, un expert sur la question, estime que «seul le fisc peut engager les poursuites pour fraude fiscale» même si le PNF pourrait «toujours lancer une enquête pour blanchiment de fraude fiscale [...] et amorcer ses propres recherches».

Il pourrait donc dès à présenter lancer des investigations dans une affaire qui serait assez simple dans la mesure où McKinsey «a pignon sur rue». Néanmoins, Marianne constate que cela reviendrait au PNF «à mettre son nez dans les relations entre un cabinet de conseil américain et les multiples administrations qui l’emploient depuis dix ans… Avec le risque, à la clé, de mettre au jour des relations incestueuses entre les différents acteurs, hauts fonctionnaires et politiques d’un côté, consultants de l’autre». 

Dans une tribune collective signée par des magistrats de manière anonyme dans Marianne, ceux-ci ont estimé qu'«il y a[vait] matière à ouvrir une enquête préliminaire. Ne pas le faire, [...] ce serait alimenter, à raison, le soupçon des Français».

«Il serait anormal que le parquet ne déclenche pas une enquête et des investigations sur ce qui pourrait être un véritable scandale d'Etat. Nous osons espérer que cette enquête qui sera à charge et à décharge, aura lieu à court terme», écrivent-ils notamment, estimant que «le processus d’intervention des cabinets conseils dans le champ étatique et public devrait attirer l’attention de tout magistrat du parquet normalement "constitué"».

McKinsey dans les règles ?

Le 25 mars, le Sénat avait annoncé avoir saisi la justice pour «suspicion de faux témoignage», trois mois après une audition lors de laquelle un dirigeant d'une filiale française de McKinsey avait assuré que le cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés en France.

«Or, l’enquête des sénateurs atteste que le cabinet McKinsey n’a pas payé d’impôts sur les sociétés en France depuis au moins dix ans», a relevé la Commission d'enquête, qui a qualifié le recours par l'Etat aux cabinets de conseil de «phénomène tentaculaire» dans son rapport. «Ces faits ont été étayés par deux contrôles sur pièces et sur place menés au ministère de l’Economie et des Finances», était-il encore détaillé dans le communiqué.

Le Sénat avait révélé le 17 mars, dans le cadre d'une commission d'enquête initiée par le petit groupe CRCE à majorité communiste, que les contrats conclus par l’Etat avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient «plus que doublé» entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus d'un milliard d'euros en 2021.

«S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal», avait lancé le 27 mars Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochaient ces nombreux contrats. Le président avait estimé notamment que le non-paiement de l'impôt sur les sociétés par McKinsey s'expliquait par les règles fiscales en vigueur.

En 2017, en pleine campagne présidentielle, le PNF avait ouvert des enquêtes dans l'affaire Fillon sur de présumés emplois fictifs et l'élargissant à des soupçons d'escroquerie aggravée et de trafic d'influence. François Fillon, grand favori dans les sondages au début de la campagne, avait fini par être éliminé au premier tour, crédité d'à peine 20% des suffrages.

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