France

Nouvelle salve de critiques après le retour du drapeau européen sous l'Arc de Triomphe

A nouveau déployé sous le monument parisien à l'occasion du sommet de Versailles, le drapeau de l'Union européenne a déclenché une deuxième vague de critiques contre ce choix d'Emmanuel Macron de la part de candidats et personnalités de droite.

Emmanuel Macron persiste et signe : le drapeau européen a été de nouveau déployé le 10 mars sous l'Arc de Triomphe à l'occasion du sommet de l'UE de Versailles, malgré la polémique provoquée par sa première installation le 31 décembre pour célébrer la présidence française du Conseil de l'UE. Si l'Elysée a indiqué que le drapeau bleu étoilé devait flotter jusqu'à la fin du sommet le 11 mars, cela n'a pas empêché une pluie de critiques sur le président-candidat.

La candidate à la présidentielle Les Républicains, Valérie Pécresse, interrogée lors d'une conférence de presse après une réunion du PPE (groupe parlementaire européen de droite et centre-droit) à Paris, a affirmé qu'en tant que «patriote et européenne», elle aurait «préféré que le drapeau français et européen s’embrassent sous l'Arc de triomphe, ce qu'avait fait Nicolas Sarkozy».

«Nouvelle indignité d'Emmanuel Macron», a condamné pour sa part Nicolas Dupond-Aignan, ajoutant : «Nos soldats sont morts pour la France et le drapeau tricolore les honore ! Y substituer celui de l'Union européenne est un outrage, une offense à la mémoire de nos valeureux sacrifiés.»

«Macron récidive et remet le torchon bleu et jaune sous l’Arc de Triomphe !», s'est insurgé Florian Philippot, dénonçant dans ce geste un «mépris de la France et de notre drapeau». 

Dans le même registre, le candidat de Reconquête! Eric Zemmour a affirmé qu'«Emmanuel Macron aime humilier la nation française. La preuve : il récidive.»

Loin d'être en reste, la candidate du Rassemblement national a affirmé que «le président de la République, pour la deuxième fois, volontairement [et] probablement par provocation, viole la loi». Selon Marine Le Pen, ce choix démontre qu'Emmanuel Macron «méprise les Français et leur sentiment national», tout en prévoyant de remplacer «la souveraineté nationale par la souveraineté européenne»

Invoquant pour sa part le souvenir du référendum ayant conduit au rejet du Traité constitutionnel européen en 2005, le mouvement souverainiste Génération Frexit a estimé que «ce drapeau n'est pas constitutionnel» et dénoncé «une nouvelle provocation de l'Empire européen et de ses apôtres».

Enfin, François Asselineau, qui n'a pu réunir les signatures nécessaires pour concourir à l'élection présidentielle, a lui aussi condamné la «récidive» du président. «Ce n'était donc pas une gaffe», a-t-il jugé, affirmant que «Macron veut bel et bien effacer la France».

Lors de la polémique précédente, le drapeau européen avait été retiré au bout de deux jours, «conformément au timing prévu» selon l'Elysée, alors que Marine Le Pen, avait revendiqué ce retrait comme une «belle victoire patriotique». Lors d'une intervention au Parlement européen le 19 janvier, Emmanuel Macron avait dénoncé «une mauvaise polémique» et s'était dit «fier» de ce «symbole de paix» qui, selon lui, avait été placé sous le monument à un moment où «il n'y avait rien», c'est-à-dire pas de drapeau tricolore.

Au cours du sommet des 10 et 11 mars, Emmanuel Macron doit accueillir les dirigeants des 26 autres pays de l'UE et aborder des questions aussi bien énergétiques que militaires, alors que l'intervention russe en Ukraine se poursuit. A la veille du sommet, Emmanuel Macron a évoqué «l'unité historique» des Européens face à cette crise.