Le sénateur du Rassemblement national (RN), Stéphane Ravier, a voulu le 4 février «rétablir quelques vérités» dans un entretien donné au magazine Valeurs actuelles. Une réaction du sénateur et patron du groupe municipal du RN à Marseille face à une fronde au sein de son propre groupe.
Franck Allisio, vice-président du groupe RN à Marseille, porte-parole du RN et conseiller de Marine Le Pen, a en effet annoncé le 1er février son départ avec trois autres élus du groupe municipal RN, en raison du maintien dans ce dernier d'une élue RN (exclue depuis) Sophie Grech, qui a donné son parrainage à Eric Zemmour pour la présidentielle. Or, Stéphane Ravier souhaitait la conserver dans le groupe municipal : «J'envisageais qu’on puisse avoir un groupe de huit conseillers municipaux et une apparentée.»
«Un acte de sabotage», selon Franck Allisio, qui voit son départ du groupe, «tant que Sophie Grech y restera», comme une «solution de compromis» prise en accord avec Marine Le Pen et un «appel à la raison» pour Stéphane Ravier, qui refuse d'exclure Sophie Grech.
«Ça ne donne pas une image positive à cette campagne de voir le porte-parole [...] du Rassemblement national envoyer un message de désunion comme celui-ci. C'est un appel au flingage», a dénoncé le 4 février le sénateur RN dans l'hebdomadaire.
«Si on veut me mettre à la porte, qu'on me le dise. Au moins ce sera clair», a ajouté l'élu, cité parmi ceux tentés de rejoindre Eric Zemmour, qui a déjà débauché trois eurodéputés du RN ainsi que plusieurs conseillers régionaux.
«Quoi qu'il arrive, il nous faudra un grand rassemblement. Et que je sache, on ne commence pas un rassemblement en flinguant ceux qui sont au RN depuis 30 ans», considère Stéphane Ravier, qui veut jouer les «casques bleus» entre les deux camps.
«Il paraît que certains sont dans la taqiya [dissimulation], eh bien certains lancent des fatwas [condamnations]. C'est comme ça qu'on crée du ressentiment, des tensions et de l'animosité. Alors qu’il devrait fédérer, il [Franck Allisio] préfère dynamiter», estime également Stéphane Ravier, qui doit rencontrer le président du RN Jordan Bardella «en début de semaine prochaine».
Marine Le Pen, qui réunit ses troupes le 5 février à Reims, avait appelé le 29 janvier «ceux qui veulent partir» du RN à partir «maintenant». Elle accuse aussi Eric Zemmour de «communautarisme» et d'attirer des «catholiques traditionalistes», des «païens, et quelques nazis».