Une nouvelle tuile pour la candidature présidentielle d'Anne Hidalgo. Le premier secrétaire fédéral du Nord du Parti socialiste (PS), Benjamin Saint-Huile, vient de claquer la porte du parti, ce 4 février, en ne mâchant pas ses mots contre la campagne d'Anne Hidalgo.
En effet, lors d'un point presse, le maire de Jeumont (environ 10 000 habitants) a d'abord vertement critiqué la division à gauche. «L'élément déclencheur, c'est l'incapacité de notre famille politique et des familles politiques de gauche à se parler et à considérer l'aspiration du peuple de gauche», a-t-il ainsi débuté son intervention.
«On sacrifie les espoirs du peuple de gauche sur l'autel de la désunion et de l'intérêt partisan que je regrette avec amertume, avec force», a poursuivi l'édile qui affirme ne plus accepter «ce jeu de duperie où on fait croire aux militants que tout ira bien».
Dans une comparaison footballistique, Benjamin Saint-Huile estime le match déjà perdu pour Anne Hidalgo : «Nous sommes relégués en deuxième division et pourtant ils rêvent encore de gagner le championnat et la Ligue des champions.»
«Il faut savoir dire stop en responsabilité, être fidèle à ses valeurs et créer les conditions du rassemblement», a-t-il conseillé.
«Malheureusement, si la primaire populaire n'en est pas une et qu'il y a beaucoup de choses à dire sur le montage méthodologique, reconnaissons qu'il y a deux signaux forts à la primaire», a-t-il expliqué avant d'étayer : «La première, c'est la volonté de rassemblement à laquelle les partis restent sourds [...] La deuxième information très puissante, c'est que la candidature socialiste d'Anne Hidalgo est clairement discréditée par les électeurs de gauche eux-mêmes.»
«C'est dire à quel point ceux que nous voulons représenter ne veulent pas de cette candidature», a-t-il également déclaré.
Benjamin Saint-Huile a en outre annoncé qu'il ne donnerait son parrainage à «personne» pour la présidentielle parce que les acteurs de gauche étaient «collectivement responsables».