France

Vote par correspondance : le MoDem revient à la charge malgré le rejet de l'exécutif

Le MoDem s'apprête à relancer sa proposition d’établir le vote par correspondance alors qu'approche l’élection présidentielle, et ce malgré l'opposition de l’exécutif. Le parti centriste souhaite ainsi lutter contre l'abstention.

Le MoDem de François Bayrou entend bien peser à quelques mois du premier tour de l’élection présidentielle. La formation centriste remet sur la table sa proposition d’établir le vote par correspondance, qu'elle estime utile contre l'abstention. Un projet pourtant déjà rejeté par l’exécutif et qui avait fait vivement réagir la classe politique. Une proposition de loi a toutefois ainsi été déposée, a rapporté Le Parisien. Elle devait être examinée le 3 février prochain.

Une proposition qui crispe la majorité. Un marcheur cité par Le Parisien a ainsi pesté contre l’attitude du MoDem : «Il y a la question du message politique que l’on envoie […] Il ne faut pas mettre le gouvernement en porte-à-faux. On a l’impression de gérer l’opposition, alors que c’est le MoDem !»

Et pour cause : le texte a déjà essuyé le refus de La République en marche lors du passage du texte en commission le 26 janvier. Les risques de fraudes ont notamment été pointés du doigt, et des insultes auraient fusé lors des débats. Le député du Rhône Tomas Rudigoz a fustigé ainsi de possibles dérives «sous influence familiale, clientéliste, voire communautaire», tandis qu’un membre du MoDem aurait tempêté : «Que des connards mettent en avant cet argument m’exaspère […]. Les Allemands ont voté à 80 % par correspondance au printemps. Les Suisses, massivement aussi. Les Américains ont été 120 millions à utiliser cette technique, sans qu’un seul bulletin faux n’ait été comptabilisé !»

Le vote par correspondance ne sera toutefois pas la seule proposition que le MoDem avancera. La proportionnelle, également suggérée à plusieurs reprises par François Bayrou, sera également de la partie par le biais d’une proposition de résolution. Cheval de bataille centriste, l’exécutif n’y a jamais donné suite malgré les engagements d’Emmanuel Macron en sa faveur.