France

«Placement indigne» : un sénateur non vacciné réagit à sa mise à l'écart sur le plateau de LCI

Invité par LCI pour participer à l'émission Ruth Elkrief 2022, le sénateur Stéphane Ravier a tancé la chaîne de télévision pour avoir conditionné sa venue à une mise à l'écart physique sur le plateau de tournage, du fait de son statut de non vacciné.

Lors de son intervention le 5 janvier sur le plateau de LCI, le sénateur RN des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier a vivement critiqué la place qui lui a été proposée dans le cadre des mesures sanitaires mises en place par la chaîne d'information en continu. Compte tenu de son statut de non vacciné, le conseiller municipal de Marseille a en effet été placé quelques mètres à l'écart des autres invités pendant le tournage de l'émission. 

Manifestement vous allez plus loin ou vous anticipez ce qu'Emmanuel Macron est en train de préparer pour les Français

«Parce que je suis non vacciné, je suis placé à l’écart des autres ! Mais ce sont les vaccinés qui sont un danger pour moi vu que je me suis fait tester. Cela fait quatre ans qu’Emmanuel Macron nous emmerde, aujourd’hui il veut traiter les non vaccinés en pestiférés», a-t-il écrit au lendemain de sa venue dans les locaux de la chaîne d'informations en continu, qui l'avait invité pour commenter la récente charge d'Emmanuel Macron à l'encontre des non vaccinés, que l'actuel locataire de l'Elysée a notamment expliqué avoir «très envie d'emmerder [...] jusqu'au bout».

«Qui est susceptible de contaminer l'autre ?», interroge Stéphane Ravier

Durant sa prise de parole, l'élu marseillais a notamment reproché à la chaîne télévisée d'avoir conditionné sa venue à «un placement indigne». «Manifestement vous allez plus loin ou vous anticipez ce qu'Emmanuel Macron est en train de préparer pour les Français», a-t-il répondu à la présentatrice de l'émission qui venait de lui rappeler qu'il avait accepté les conditions de son invitation. «Quand on vous a proposé [les conditions de votre venue] vous avez dit "oui et merci, je serai présent au débat"», venait en effet de souligner Ruth Elkrief auprès de son invité.

C'est moi qui suis dans la légalité, qui use de mon bon droit, que l'on traite comme un pestiféré

«Qui est susceptible de contaminer l'autre ? Moi je suis non vacciné mais j'ai fait un test aujourd'hui et je suis négatif [...] Vous êtes vaccinés mais vous êtes susceptibles d'être contaminés et donc contaminants. Donc ceux qui sont un danger pour l'autre, c'est vous pour moi [...] et pourtant c'est moi qui suis dans la légalité, qui use de mon bon droit, que l'on traite comme un pestiféré», a encore déploré le sénateur RN.

«On m'avait prévenu effectivement que je serais mis de côté, mais enfin, de là à être mis plus loin et plus bas, comme une merde quoi... Ils m'ont traité comme une merde», a encore estimé Stéphane Ravier dans une vidéo publiée plus tard dans la soirée. Vidéo dans laquelle il a exprimé ses inquiétudes quant au développement de la situation.

En France, le débat public sur la question des personnes non vaccinées a gagné en intensité depuis qu'Emmanuel Macron, dans le cadre d'un entretien accordé à la presse, a vertement critiqué les opposants à la vaccination, qu'il a notamment qualifiés d'irresponsables.

Face à la polémique montante, le porte-parole du gouvernement a pour sa part défendu becs et ongles les propos tenus par le chef de l'Etat, allant jusqu'à imputer la saturation des services de santé et la crise économique à «ceux qui s'opposent au vaccin». La position de l'exécutif sur la question des non vaccinés a suscité de nombreuses réactions, dont celle de François Ruffin, qui a dénoncé une stratégie visant à détourner l'attention des Français qui, selon lui, devrait être portée vers le «responsable du désarmement de l'hôpital». Ce 6 janvier, les députés ont adopté le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal par 214 voix pour, 93 contre et 27 abstentions. Il doit désormais être examiné par le Sénat.