Le président de la cour d'assises spéciale Jean-Louis Périès a demandé ce 6 janvier le recours à la force pour faire comparaître à l'audience l'accusé Osama Krayem, dont l'interrogatoire est prévu ce jour au procès des attentats du 13 Novembre à Paris.
Son avocate a auparavant expliqué que son client avait «pris la décision» de ne plus «s'exprimer jusqu'à la fin des débats». «Je vais être contraint d'utiliser la force publique pour le faire comparaître dans le box», a déclaré le président Périès, avant de demander au chef d'escorte d'aller le chercher et de suspendre l'audience en attendant.
L'une des avocates de l'accusé Suédois de 29 ans, Margaux Durand-Poincloux, a demandé à lire une lettre écrite par son client pour expliquer sa position à la cour. «Dans un premier temps, je souhaitais m'exprimer devant cette cour. J'ai vu comment se déroulaient les débats et j'ai perdu espoir», y écrit Krayem. Et d'ajouter : «Nous faisons tous semblant, ce procès est une illusion. Je ne pense plus aujourd'hui que le fait que je comparaisse change quoi que ce soit, c'est pour cela que j'ai pris la décision de ne plus m'expliquer.»
Abdeslam de retour au box après des semaines de refus puis un test Covid positif
Seul membre encore en vie des commandos djihadistes ayant fait 131 morts à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015, Salah Abdeslam n'était plus apparu dans le box depuis le 25 novembre, refusant, comme Osama Krayem, de s'y présenter pour protester contre l'absence physique à la barre d'enquêteurs belges.
Salah Abdeslam avait ensuite été testé positif au Covid-19 le 27 décembre, pendant la suspension du procès, mais plusieurs expertises médicales ont confirmé ces derniers jours qu'il était apte à assister aux audiences. Le procès avait brièvement repris le 4 janvier, après une pause de quinze jours. Salah Abdeslam étant toujours placé à l'isolement après son test positif, l'audience avait été suspendue jusqu'à ce 6 janvier.
Un complément d'expertise médicale ordonné par le président Périès, a confirmé que le principal accusé était «apte à assister aux audiences de la cour d'assises». «Le 6 janvier, Salah Abdeslam sera à 13 jours du début des symptômes permettant la levée de l'isolement. Aucune mesure sanitaire spécifique n'est à prendre dans ce contexte», soulignait le rapport d'expertise que l'AFP a pu consulter.
Au terme de près de quatre mois d'audience marqués par les auditions de rescapés des attaques et de leurs proches, le procès entre dorénavant dans une nouvelle phase, celle de l'interrogatoire sur le fond du dossier des 14 accusés présents (six autres, donc cinq présumés morts, sont jugés en leur absence). Le procès doit s'achever fin mai 2023.