France

Zemmour tient son premier meeting de campagne sous haute tension

Eric Zemmour a dû déplacer la tenue de son meeting de Paris à Villepinte le 5 décembre, ses équipes avançant deux raisons principales : le nombre d'inscrits qui a atteint 19 000, mais aussi les menaces d'exactions visant à le «faire taire».

Le déplacement du meeting, prévu le 5 décembre, du journaliste et désormais candidat à l'élection présidentielle Eric Zemmour au Parc des expositions de Villepinte, au lieu du Zénith (Paris XIXe), est motivé par deux raisons principales, selon son équipe de campagne.

La première concerne des problématiques logistiques. Eu égard au nombre de personnes inscrites, qui a atteint 19 000, Eric Zemmour avait twitté : «Vous êtes tellement nombreux à vouloir assister au meeting de ce dimanche 5 décembre que nous le déplaçons du Zénith de Paris au Parc des expositions de Villepinte».

Toutefois, la sécurité du public a également motivé ce déplacement. Affirmant ne pas vouloir mettre en «danger» les personnes qui assisteront au meeting, l’entourage du polémiste et désormais candidat à l’élection présidentielle a jugé plus sûr d’investir le Parc des expositions de Villepinte.

Olivier Ubeda, qui se présente volontiers comme le «directeur national des événements» d’Eric Zemmour, a notamment avancé sur BFMTV que «le parvis du Zénith n’était pas envisageable pour mettre un écran, ils ne l’ont pas souhaité si bien qu’on créait de la frustration et on créait aussi du danger pour le public qui ne pouvait pas rentrer». De même, il a estimé qu’«au regard des manifestations autour d’Eric Zemmour, qui sont violentes, par des antifas qui viennent faire le coup de poing», cette délocalisation était nécessaire.

Les opposants à Eric Zemmour sur le pied de guerre ?

Une manifestation de 3 000 personnes avait déjà mobilisé des opposants à Eric Zemmour le 27 novembre dernier. Pour le 5 décembre, ce ne sont pas moins d’une cinquantaine d’organisations syndicales, partis politiques et diverses associations qui ont appelé à se mobiliser à nouveau, à Paris cette fois, dans le but de «faire taire» le journaliste.

Le cortège s'est élancé du quartier de Barbès (Paris XVIIIe) à 13h, en direction de la Villette (Paris XIXe). D'après des images captées par le journaliste Clément Lanot, des premières interpellations ont eu lieu.

Les manifestants ont scandé «tout le monde déteste les racistes», selon notre journaliste sur place Nadège Abderrazak.

Ils étaient quelques centaines à battre le pavé, selon l'AFP.

Le déplacement du meeting semble toutefois les avoir décontenancés. «C’était un peu compliqué d’organiser une manifestation au dernier moment en Seine-Saint-Denis. On risquait de perdre du monde, de ne pas réunir toutes les conditions de sécurité, et puis ça nous obligeait à refaire une communication», a ainsi reconnu Benoît Martin, secrétaire général de l’union départementale CGT de Paris. Il ne désespère cependant pas de «faire taire Zemmour, c’est-à-dire parler plus fort que lui», selon des propos recueillis par Le Parisien.

L’Action Antifasciste Paris-Banlieue a quant à elle appelé sur Twitter ses sympathisants à «saboter» le meeting du candidat tout en se félicitant «qu’après avoir fait fuir [Eric] Zemmour de Paris, [il faut] maintenir la pression sur son meeting au Parc des expositions à Villepinte».

En outre, plusieurs opposants à Eric Zemmour ont lancé un mouvement de fausses inscriptions au meeting de Villepinte, espérant ainsi empêcher la salle de se remplir. Du côté des élus locaux, le président (PS) du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a lancé le 2 décembre une pétition ainsi qu’un site internet pour s’opposer à la venue du polémiste. «Ni la Seine-Saint-Denis ni la "diversité" ne peuvent servir de faire-valoir à ceux qui attaquent la République, qui haïssent la France et qui sapent ses principes au quotidien», a écrit Stéphane Troussel en préambule de sa pétition.