Cancer, diabète et MCV : la prévention française «globalement médiocre» selon la Cour des comptes
- Avec AFP
Les résultats des politiques de prévention des maladies sont «globalement médiocres» en France malgré un effort financier «comparable à celui des pays voisins», juge la Cour des comptes dans une évaluation portant sur trois familles de pathologies.
Ainsi que l'a rapporté l'AFP le 1er décembre, la Cour des comptes a qualifié de «globalement médiocres» les résultats de la politique française en matière de prévention concernant les cancers, les maladies neurocardio-vasculaires (MCV) et le diabète.
«Les programmes de prévention médicalisée (vaccination et dépistage), comme les actions de promotion de la santé, souffrent d'une adhésion trop faible et d'un déploiement insuffisant pour produire des effets significatifs», explique la juridiction financière dans sa dernière évaluation à ce sujet.
Les résultats obtenus en France restent globalement très éloignés de leurs cibles et des performances de pays comparables
Les trois familles de pathologies étudiées touchent 12,3 millions de personnes en France et mobilisent un quart des dépenses annuelles de l'Assurance maladie, soit près de 50 milliards d'euros. Dont 15 milliards dédiés à la prévention, un niveau proche des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de l'Allemagne. «Pourtant, les résultats obtenus en France restent globalement très éloignés de leurs cibles et des performances de pays comparables», précise la Cour des comptes dans un communiqué cité par l'AFP.
L'institution pointe notamment du doigt les dépistages des cancers du col de l'utérus, colorectaux et du sein, qui connaissent des taux de participation «très inférieurs» à la moyenne européenne. Même constat pour le diabète de type 2 et pour la consommation de tabac, les traitements nicotiniques substitutifs bénéficiant à seulement 6,6% des 13 millions d'adultes fumant quotidiennement.
La Cour recommande que soient fixés des objectifs cohérents et assortis d'indicateurs chiffrés, «avec une répartition claire des rôles entre les différents acteurs nationaux et territoriaux». Elle souhaite un renforcement de la lutte contre les facteurs de risques (tabac, alcool, obésité) et la transformation des pratiques professionnelles.
L'institution préconise par ailleurs l'utilisation du levier numérique, qui permettrait notamment de cerner les inégalités sociales et territoriales au niveau le plus fin possible, et de cibler des publics prioritaires n'ayant pas à ce jour accès à la prévention.