A Mantes-la-Jolie, en région francilienne, les professeurs du lycée polyvalent Jean Rostand ont décidé d'exercer leur droit de retrait le 30 novembre, à la suite de plusieurs épisodes de violences au sein de cet établissement d'un millier d'élèves connu pour des épisodes de tensions importants en 2018, rapporte Le Parisien.
Le véhicule utilisé pour le cours de mécanique automobile a ainsi subi plusieurs tentatives d'incendie depuis le 29 novembre, des tirs de mortiers d'artifice se sont déroulés dans les couloirs du lycée, et plusieurs départs de feu ont été constatés, comme le montrent des vidéos circulant sur les réseaux.
«La prochaine étape c'est quoi ? L'incendie de nos véhicules ? Rostand n'est pas un lycée de tout repos mais c'est la première fois que je vois ça, surtout à l'intérieur des couloirs», a déclaré au quotidien francilien l'une des enseignantes. L'Education nationale a dépêché des intervenants du centre académique d'aide aux écoles et aux établissements (CAAEE), un «dispositif de prévention et de sécurisation» constitués de personnes spécialement formées, précise le média.
En 2018, l'image de lycéens interpellés avait créé une polémique
La situation au sein de l'établissement serait prise particulièrement au sérieux, ajoute Le Parisien, parce que ce dernier est déjà connu pour des épisodes de tension exacerbée. En décembre 2018, dans le cadre des mobilisations contre les réformes dans l'éducation, de violents affrontements avaient eu lieu aux abords de Jean Rostand et du lycée voisin Saint-Exupéry, dans le quartier populaire du Val-Fourré. Les forces de l'ordre avaient reçu des cocktails Molotov et une dizaine de bombonnes de gaz avaient été lancées dans des poubelles en feu, sans provoquer d'explosion.
Mais l'image que l'opinion publique avait retenue, c'était surtout celle de l'interpellation le 6 décembre 2018 de 151 jeunes aux abords du lycée, rassemblés et placés à genoux, entravés pour certains, entourés de policiers. Le Défenseur des droits avait lancé une enquête. La préfecture avait assumé pleinement le recours à cette méthode, expliquant que certains jeunes interpellés «avaient mis le feu, extrait des bonbonnes de gaz d'un pavillon la veille, étaient armés au moment de l'interpellation d'armes blanches pour certains, de bâtons», avait détaillé le préfet des Yvelines Jean-Jacques Brot.