Fortes tensions lors d'une manifestation contre la venue d'Eric Zemmour à Nantes
Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène à Nantes, face à des manifestants de gauche radicale opposés à la venue d'Eric Zemmour au Zénith de la ville. L'éditorialiste doit s'y rendre pour présenter son dernier livre.
La venue à Nantes (Loire-Atlantique) du journaliste Eric Zemmour, qui fait planner le suspense quant à sa candidature à la présidentielle, n'est pas de tout repos.
Des manifestants, dont certains arboraient des symboles de l'organisation antifa, se sont rassemblés devant le Zénith de la ville où l'éditorialiste était attendu, ce 30 octobre, pour présenter son livre La France n'a pas dit son dernier mot (éd. Rubempré). D'après la journaliste du Point Géraldine Woessner, les CRS ont fait usage dans l'après-midi de grenades lacrymogènes face aux protestataires, dont certains auraient scandé «Zemmour à mort», «A mort les flics» ou encore «A mort les fachos».
« Zemmour à mort », « À mort les flics », « À mort les fachos », scande une petite centaine de manifestants devant le Zénith de #Nantes. Les CRS envoient des grenades lacrymogènes. pic.twitter.com/FjfWN7SIbq
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) October 30, 2021
Selon la même source, des activistes ont été repoussés par des CRS alors qu'ils tentaient d'approcher de la salle située dans la banlieue de Nantes, avant l'arrivée de l'éditorialiste.
Un groupe de militants antifascistes tentent d’approcher du Zénith de #Nantes par la force. Ils sont repoussés par des. CRS. #zemmourpic.twitter.com/b89sdYivIy
— Géraldine Woessner (@GeWoessner) October 30, 2021
La journaliste Elsa Gambin a également relayé sur les réseaux sociaux d'impressionnantes images des abords du Zénith investis par des manifestants et noyés sous les gaz lacrymogènes.
À #Nantes la manif #AntiZemmour a réussi à dérouter les FDO pour atteindre le #Zénith...sous les gaz. pic.twitter.com/fV1m53HJVj
— 𝑬𝒍𝒔𝒂 𝑮𝒂𝒎𝒃𝒊𝒏💫 (@Elsa_Gambin) October 30, 2021
Un manifestant anti-Zemmour s'en est pris à une voiture de police à coup de caddie, selon les images rapportées par le journaliste indépendant Clément Lanot aux alentours de 16h20.
NANTES - Une voiture de police est prise pour cible par les manifestants anti #Zemmour. Utilisation de grenade pour faire reculer les manifestants. pic.twitter.com/h6AvTDJP8K
— Clément Lanot (@ClementLanot) October 30, 2021
Selon l'AFP, ils étaient entre 300 et 400 à venir manifester et ont réussi à bloquer une porte du site et à forcer les grilles. D'après l'agence, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour faire reculer les anti-Zemmour qui faisaient face, à une centaine de mètres de là, à plusieurs dizaines de sympathisants de l'écrivain, au niveau du parking Atlantis, proche du périphérique ouest de Nantes.
D'après la même source encore, plusieurs manifestants ont par ailleurs envahi une passerelle enjambant la quatre-voies séparant le Zénith du parking et ont lancé plusieurs chariots en direction des forces de l'ordre, positionnées en-dessous, sans faire de blessés.
Appels à manifester et cible représentée sur le front d'Eric Zemmour
Ces derniers jours, des appels à manifester ce 30 octobre contre la venue d'Eric Zemmour émanaient de la gauche radicale, comme par exemple le collectif Nantes révoltée, qui avait en outre relayé sur Twitter des photographies d'affiches polémiques collées sur des murs de Nantes. On y voit le visage d'Eric Zemmour, avec une cible sur le front – un dessin épinglé par le journaliste sur Twitter, qui a interrogé à ce sujet : «De quel côté est la violence ?»
CONTRE L’EXTRÊME DROITE : RENDEZ-VOUS A #NANTES CE SAMEDI !
— Nantes Révoltée (@Nantes_Revoltee) October 28, 2021
Un grand nombre d'affiches ont été aperçues dans toute la ville contre la venue du candidat pétainiste Eric Zemmour à Nantes ce samedi. Venez nombreuses et nombreux ! Parlez en autour de vous ! pic.twitter.com/tDIg0pKtiV
Journaliste politique, ex-éditorialiste notamment au Figaro et sur CNews, Eric Zemmour n'a pas encore tranché publiquement sur sa candidature à la présidentielle de 2021 – bien que des sondages lui soient pour le moment flatteurs. En attendant, ses prises de position marquées à droite ne manquent pas de susciter le débat et la polémique, des figures et organisations de gauche l'accusant de xénophobie, d'islamophobie ou encore de sexisme.