Contre la pédocriminalité, des appels à la démission collective des évêques catholiques

- Avec AFP

Contre la pédocriminalité, des appels à la démission collective des évêques catholiques© ERIC CABANIS Source: AFP
Des évêques s'installer afin d'assister à la messe, célébrée par l'archevêque de Bordeaux et président de la Conférence des évêques de France Mgr Jean-Pierre Ricard, le 06 novembre 2005 (image d'illustration).
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Un appel à la démission de l'ensemble des évêques comme réponse au scandale après les révélations sur la pédocriminalité dans l'Eglise catholique a été lancé par trois personnalités alors que la vague d'indignation a déjà gagné les réseaux sociaux.

C'est un appel inédit qu'ont lancé le 11 octobre trois personnalités en réclamant la démission de l'ensemble des évêques, comme seule réponse «honorable», selon eux, aux conclusions du rapport Sauvé sur la pédocriminalité dans l'Eglise catholique en France. Par ailleurs, via les réseaux sociaux et des hashtags comme #MyChurchToo, des catholiques s'indignent ou se mobilisent pour réformer leur église.

Dans un texte transmis à l'AFP, trois personnalités ont réclamé «la démission collective de l'ensemble des évêques en exercice», «comme un signe d'espoir et de renouveau». Il s'agit du cofondateur de l'association de victimes «La parole libérée» (aujourd'hui dissoute) François Devaux, de la directrice de la rédaction de Témoignage chrétien Christine Pedotti et de la théologienne Anne Soupa, qui milite depuis plusieurs années pour donner davantage de place aux femmes dans la gouvernance de l'Eglise. 

Un problème «systémique»

Selon eux, la démission «est le seul geste à la mesure de la catastrophe et de la perte de confiance dans laquelle nous sommes. C'est un premier acte de repentir concret, coûteux, à l'égard des victimes. C'est la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison Eglise».

«[C'est aussi] la seule façon de rendre possible l'indemnisation des victimes car la faillite de l'institution est aussi matérielle. Les fidèles ne veulent pas contribuer pour des fautes qu'ils n'ont pas commises. Mais dans une Eglise restaurée dans laquelle tous et toutes seront représentés, cette solidarité et cette fraternité nouvelles permettront de trouver les ressources financières nécessaires», détaillent-ils.

Les évêques sont responsables, dans l'ensemble du corps

Dans son rapport publié le 5 octobre, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé, a estimé à 216 000 le nombre de mineurs victimes d'un prêtre ou d'un religieux en France depuis les années 1950, et à 330 000 si l'on ajoute les agresseurs laïcs en lien avec les institutions de l'Eglise. La France compte un peu moins de 120 évêques.

«Le rapport Sauvé dit que la pédocriminalité est un phénomène systémique. C'est donc l'ensemble du corps – institutionnel – qui doit réagir», a déclaré à l'AFP le père Pierre Vignon. «Les évêques sont responsables, dans l'ensemble du corps – même s'il ne s'agit pas de la responsabilité personnelle de l'un ou l'autre.»

«Ce qui aurait eu du panache et aurait marqué les esprits, aurait été de démissionner aussitôt collectivement», a-t-il écrit ce week-end, dans un texte au site internet religieux italien Adista. Le père Vignon avait réclamé, en août 2018, la démission du cardinal Barbarin.

Tous rappellent qu'en Allemagne, en juin dernier, un des cardinaux les plus influents du pays, l'archevêque de Munich Reinhard Marx, avait demandé au pape François d'être démis de ses fonctions, tirant les conséquences de l'«échec», selon lui, de l’Eglise catholique dans «la catastrophe des abus sexuels», notamment dans le diocèse de Cologne, le plus important du pays. Une demande qui serait par la suite rejetée par le pape.

Trois mois avant, un rapport accablant avait révélé que des centaines de mineurs avaient subi des violences sexuelles dans le diocèse de Cologne entre 1975 et 2018, et que plusieurs responsables religieux s'étaient tus.

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