France

Nouveau samedi de manifestations anti-pass sanitaire, à deux jours de son entrée en vigueur

Les opposants aux restrictions sanitaires se rassemblement à nouveau partout en France. L'une des mesures les plus contestées, l'extension du pass sanitaire, doit entrer en vigueur le 9 août, après sa validation par le Conseil constitutionnel.

Comme le samedi précédent, marqué par un record d'affluence au beau milieu de l'été, les Français opposés aux nouvelles restrictions sanitaires prévues par le gouvernement battent le pavé ce 7 août. Des appels à manifester dans plus de 150 villes de France ont été lancés.

Dans le viseur des manifestants, mobilisés pour la quatrième semaine consécutive, figurent notamment les principales mesures validées deux jours plus tôt par le Conseil constitutionnel, dont l'extension du pass sanitaire et l'obligation vaccinale pour plusieurs professions (soignants, pompiers, etc.)

Manifestations prévues dans plus de 150 villes pour la «liberté»

A Paris, où les forces de l'ordre devraient appliquer selon l'AFP une «vigilance» particulière autour des Champs-Elysées, plusieurs rassemblements sont à nouveau prévus. L'un doit démarrer à 11h au métro Pont de Neuilly (Hauts-de-Seine) pour rejoindre la capitale en début d'après-midi.

Le président des Patriotes Florian Philippot, qui appelle à manifester contre les restrictions semaine après semaine, participera pour sa part à une manifestation qui débutera devant l'Ecole militaire à 14h30.

En Provence-Alpes-Côtes d'Azur, les principaux rassemblements sont notamment prévus à Toulon, Montpellier et Nice, alors qu'à Marseille une manifestation à l'appel de sapeurs-pompiers et du syndicat SUD doit s'élancer du Vieux-Port à 14h.

Pas moins d'une douzaine de manifestations sont par ailleurs prévues dans les Hauts-de-France, l'Aube et les Ardennes, notamment à Lille, Abbeville, Reims ou Dunkerque. Parmi les autres points de rassemblements, on peut encore citer Toulouse, Saint-Brieuc ou encore Cambrai, dans le Nord, où une soixantaine de commerçants ont prévu de ne pas ouvrir leurs portes en signe de protestation.

Le mot d'ordre des manifestants devraient être, comme lors des précédents rassemblements, «liberté» mais également la dénonciation de ce qu'ils assimilent à une «dictature sanitaire».

Le gouvernement dénonce une «instrumentalisation politique de l'épidémie»

De son côté, le gouvernement n'entend pas faire marche arrière et son porte-parole Gabriel Attal a dénoncé le 6 août en conférence de presse une «très petite minorité» qui serait selon lui «dans une instrumentalisation politique de l'épidémie, du pass sanitaire, à des fins parfois électoralistes, médiatiques».

Il a qualifié cette attitude d'«irresponsable», tout en distinguant les personnes qui «doutent le plus sincèrement du monde».

Emmanuel Macron, quant à lui engagé dans une campagne se voulant pédagogique sur les réseaux sociaux, a réitéré son appel à la vaccination le même jour, affirmant notamment : «C'est une question de citoyenneté, c'est le pacte même d'une nation.» Dans l'une de ses vidéos, le chef de l'Etat a par ailleurs justifié le pass sanitaire par une analogie avec l'interdiction de prendre le volant après avoir bu, la «liberté de prendre le volant» pouvant alors «mettre en danger [autrui]».

Ce qui changera à partir du 9 août

A partir du 9 août, mais avec «une semaine de rodage», comme l'a expliqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, il faudra désormais présenter son QR code à l'entrée des restaurants, des bars, de nombreux transports en commun (avion, train, bus pour les trajets à longue distance), ainsi que des grands centres commerciaux.

Le pass sanitaire (qui peut être obtenu par une vaccination complète, un test négatif de moins de 48 heures, ou un rétablissement après Covid) devra également être montré pour se rendre dans les hôpitaux, les établissements de santé et les maisons de retraite. Cette obligation, qui ne devra pas faire «obstacle à l'accès aux soins» selon l'avis formulé par le Conseil constitutionnel, s'appliquera néanmoins aux personnes ayant une intervention programmée.

La vaccination obligatoire pour certaines professions de contact (à l'exception toutefois des forces de l'ordre), a elle aussi été validée par l'institution présidée par l'ancien ministre Laurent Fabius.

Autre mesure polémique : les employés soumis à l'obligation du pass sanitaire qui ne s'y conformeraient pas pourront voir leur contrat de travail suspendu sans rémunération, comme l'a confirmé le Conseil. Autant de dispositions controversées qui ont suscité de nombreuses manifestations partout dans le pays ces dernières semaines, mais également déclenché des préavis de grève dans des hôpitaux ou chez les pompiers.

Selon les estimations du ministère de l'Intérieur, que les manifestants soupçonnent être sous-évaluées, 204 000 personnes ont défilé en France le 31 juillet, soit le chiffre de participation le plus élevé donné par Beauvau depuis le début du mouvement.