Récemment réduits par le porte-parole du gouvernement à «une infime minorité dans l'instrumentalisation», les opposants au pass sanitaire en France ont battu le pavé en nombre ce 31 juillet, dans plus de 150 villes. Selon les chiffres avancés par le ministère de l'Intérieur, ils sont plus de 200 000 à avoir défilé pour ce troisième samedi de mobilisation nationale, soit presque 80% de manifestants en plus que lors de la journée du 17 juillet.
Un record en plein été, à cinq jours seulement du très attendu verdict du Conseil constitutionnel qui doit statuer, comme son nom l'indique, sur la constitutionnalité du texte relatif à l'extension du pass sanitaire dans le pays.
Des manifestants dans la rue au nom de la «liberté»
Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Bordeaux, Montpellier, Strasbourg... Les points de ralliement concernaient des dizaines d'agglomérations ainsi que des communes plus modestes en taille, d'un bout à l'autre du territoire. Parmi les mots d'ordre les plus entendus, le désormais célèbre «Liberté» figurait en tête. Mais les slogans ont aussi visé l'exécutif sous toutes ses formes, appelant notamment au départ d'Emmanuel Macron ou encore à la fin de la dite «dictature sanitaire».
Au-delà de heurts constatés à Paris ainsi que dans d'autres grandes villes en fin de parcours, les cortèges ont été l'occasion pour nombre de manifestants d'exprimer leur volonté de faire barrage à une mesure déjà partiellement appliquée, dont une extension est censée entrer en vigueur dans moins de dix jours.
Sur place, les équipes de RT France ont eu l'occasion d'écouter les revendications de citoyens qui s'étaient rendus aux points de ralliement dans la capitale. Notre reporter Lucas Léger a ainsi pu s'entretenir avec les participants d'une manifestation au départ du métro Villiers, dans le nord de Paris. Vaccinés ou pas, les manifestants qu'il a rencontrés ont dénoncé la politique du pass sanitaire qu'ils ont entre autres estimée responsable d'une «discrimination pure et simple» ou encore d'une «privation de liberté».
Notre journaliste Estelle Farge est de son côté allée à la rencontre des manifestants réunis à Montparnasse (XIVe arrondissement de Paris) à l'appel de Florian Philippot. Un rassemblement où ont été aperçus de nombreux drapeaux tricolores.
En début de soirée, le fondateur des Patriotes, figure du mouvement, s'est pour sa part réjoui de l'affluence de la journée, ironisant à sa façon sur le comptage établi par le gouvernement, s'élevant à 14 250 manifestants pour Paris.
«14 250 manifestants au total à Paris ? Même Kim Jong-un n’aurait pas osé», a écrit Florian Philippot sur Twitter en partageant une vidéo prise sur place dans la journée.
L'hymne national à l'honneur
Une vue aérienne du défilé parti de Montparnasse montre l'ampleur du cortège, qui n'était pas le seul de la capitale.
Entendu à Montparnasse, l'hymne national a également été entonné dans de nombreux autres cortèges.
L'air de la Marseillaise a également résonné en province. A Bayonne, au rythme des tambours par exemple, selon une vidéo amateur filmée sur place.
Ou encore à Aix-en-Provence, comme en témoigne une autre scène immortalisée dans la journée.
Et bien d'autres. En tout état de cause, si les échauffourées et autres débordements de la journée auront sans nul doute monopolisé l'attention médiatique, ces épisodes ne sauraient résumer la mobilisation nationale qui se poursuivait pour le troisième samedi d'affilée.
Ce mouvement citoyen parviendra-t-il à influer sur la politique sanitaire enclenchée par le gouvernement ? Réponse lors des prochaines déclarations officielles sur le sujet. Pour l'heure, seuls quatre Français sur 10 déclareraient soutenir les manifestations contre le pass sanitaire, selon un récent sondage cité par l'AFP.