France

«Inique» : la validation du pass sanitaire par les Sages indigne une partie de l'opposition

Plusieurs personnalités politiques, de droite comme de gauche, ont vivement réagi à la lecture de la décision du Conseil Constitutionnel qui a validé la majeure partie du projet de loi généralisant le pass sanitaire.

La décision du Conseil constitionnel rendue le 5 août au sujet de la loi généralisant le pass sanitaire et d'autres restrictions n'a pas manqué de faire réagir la classe politique dans son spectre le plus large, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen. Les élus de La République en Marche (LREM) se sont au contraire félicités de la décision des Sages.

Le leader de La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a ainsi jugé «très décevante» la décision constitutionnelle et a relevé au passage «l'humour noir» des Sages du fait que l'un des points censurés concernait la rupture d'un contrat de travail mais non pas sa suspension, y compris celle de la rémunération.

Le sénateur communiste Fabien Gay a lui aussi mis l'accent sur la censure partielle du Conseil constitutionnel en matière de rupture de contrat de travail mais non pas à la suspension qu'il qualifie de «fait inédit» et d'«attaque insupportable contre le droit du travail et des salariés».

Marine le Pen, la présidente du Rassemblement National (RN) a également réagi en dénonçant l'ambivalence présumée du Conseil qui, d'après elle, est «très prompt à censurer toute mesure de fermeté contre l’immigration légale et illégale [mais] ne trouve rien à redire à une loi qui entrave la liberté de circuler des Français, dans leur propre pays, sur la base de la vaccination.»

Son conseiller spécial, le député Bruno Bilde, a pour sa part estimé qu'«en refusant de censurer l'application du pass sanitaire, les neuf juges du Conseil constitutionnel port[aient] la marque du collier et [étaient] bien tenus en laisse par le système».

Florian Philippot, qui organise des manifestations chaque semaine à Paris contre le pass sanitaire, a de son côté publié une courte vidéo sur son compte Twitter dans laquelle il fustige le Conseil constitutionnel qui, selon lui, «s'est vautré dans l'indignité la plus totale, en rendant une décision inique» avant de déplorer la validation quasi-intégrale de la loi par les Sages.

Castex et Ferrand se félicitent de la décision

Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, s'est au contraire réjoui de voir le Conseil constitutionnel renforcer le bloc de constitutionnalité en citant la référence au préambule de la Constitution de 1946 : «Le législateur a poursuivi l'objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé.»

Le Premier ministre, Jean Castex, s'est lui aussi félicité de la décision des Sages, qui permettra selon lui «le plein déploiement de la stratégie de lutte contre la Covid-19», d'après le chef du gouvernement.

Jean Castex a par ailleurs précisé «prendre acte» de l'annulation par les Sages de la disposition prévoyant une obligation d'isolement pour les personnes ayant fait l'objet d’un diagnostic positif, jugée disproportionnée. «Les pouvoirs publics s'attacheront à rappeler à toutes les personnes atteintes de la Covid-19, y compris sous une forme asymptomatique, la nécessité de respecter scrupuleusement les recommandations médicales en matière d'isolement», a précisé le Premier ministre dans un communiqué.