France

Le compte Instagram de Mila suspendu temporairement, le réseau américain plaide l'«erreur»

Le compte Instagram de Mila a été suspendu temporairement par le réseau étasunien qui a plaidé l'«erreur». La jeune femme s'était déjà fait suspendre son compte Twitter alors qu'un procès est engagé pour le cyberharcèlement dont elle est victime.

Le 7 juin, le compte Instagram de Mila, jeune lycéenne âgée de 18 ans régulièrement prise à partie et menacée sur les réseaux sociaux en raison de ses critiques envers l'islam, a été suspendu quelques instants avant d'être rétabli en début d'après-midi. 

C'est la jeune femme qui a signalé cet incident à l'occasion d'un tweet publié en fin de matinée. «Mon Instagram vient de se faire supprimer d’une seconde à l’autre sans aucune raison, sûrement suite à des signalements de masse. Je suis dépitée, ma communauté Instagram était tout ce qui pouvait m’égayer un peu en ces temps compliqués», a-t-elle déploré.

Contacté par Le Figaro, Instagram a plaidé l'erreur : «Le compte a été désactivé par erreur. Nous l'avons rétabli aussitôt que nous en avons eu connaissance», rapporte le quotidien. En début d'après-midi, la jeune femme a pu récupérer son compte avant d'en informer les 27 000 internautes qui la suivent sur Twitter.

Ce n'est pas la première fois qu'une page appartenant à la jeune femme est suspendu puisque le 14 mars, son compte Twitter avait été suspendu pour «violation des règles contre le harcèlement». Devant le tollé provoqué par cet arbitrage, le réseau social américain était finalement revenu sur sa décision et deux membres du gouvernement, Marlène Schiappa et Cédric O, le secrétaire d'Etat au Numérique, avaient appelé Twitter à davantage de transparence sur ses règles de modération.

Un procès en cours contre ses harceleurs

Mila s'était fait connaître du grand public après avoir critiqué l'islam de manière virulente sur son compte Instagram, le 18 janvier 2020. «Le Coran il n'y a que de la haine là-dedans, l'islam c'est de la merde», affirmait-elle dans une vidéo.

La lycéenne avait rapidement fait l'objet d'une campagne de cyberharcèlement massive avec des dizaines de milliers de messages homophobes ou des menaces qui appelaient à commettre des violences contre elle. Cette situation avait contraint sa famille à la déscolariser et à l’isoler à son domicile où elle était placée sous protection judiciaire.

Face à ces torrents d'injures, la jeune femme avait décidé de porter plainte. Plusieurs individus ayant participé à cette campagne de cyberharcèlement avaient été identifiés et certains d'entre eux sont poursuivis pour «harcèlement moral» ou «menaces de mort».

Mila comparaissait au tribunal judiciaire de Paris début juin pour ce procès qui concerne 13 prévenus jugés pour l'avoir harcelée et menacée sur les réseaux sociaux. «Ce procès est celui de la terreur numérique qui déchaîne des meutes sexistes, homophobes, intolérantes contre une adolescente», avait estimé Richard Malka, l'avocat de Mila.