Ainsi que l'a rapporté le Financial Times le 1er juin, la direction de Facebook a été interpellée par au moins 174 salariés de l'entreprise qui ont signé une lettre en interne au sujet de récentes suppressions de publications pro-palestiniennes sur sa plateforme ainsi que sur Instagram, dont elle est aussi propriétaire.
Selon le quotidien britannique, les auteurs de la lettre demandent la mise en place par l'entreprise de nouvelles mesures pour garantir que les contenus pro-palestiniens ne soient pas supprimés ou privés de visibilité injustement, après que le phénomène a été dénoncé par plusieurs observateurs durant la récente offensive de l'armée israélienne sur Gaza.
«En tout, près de 500 suppressions sur Instagram et Facebook ont été documentées par l’ONG palestinienne 7amleh (Centre arabe pour l’avancement des réseaux sociaux), au plus fort du conflit, entre le 6 et le 19 mai. L’ONG a par ailleurs également critiqué le réseau social Twitter, affirmant que 55 contenus pro-palestiniens avaient été bloqués», a ainsi rapporté France 24 ce 5 juin.
Dans la lettre révélée par le Financial Times, il est notamment demandé à la direction de Facebook d'organiser un audit par un tiers pour évaluer sa politique concernant la modération «des contenus arabes et musulmans». Les auteurs du document appellent par ailleurs à créer un groupe de travail interne chargé d'enquêter «sur les biais potentiels de ses systèmes de modération [...] humains et automatisés». Toujours selon le quotidien britannique, les signataires ont aussi demandé à leur direction d'embaucher plus de «talents palestiniens», de publier davantage de données sur les demandes gouvernementales de retrait de contenu ou encore de clarifier sa politique en matière de qualification de l'antisémitisme.
Pour rappel, simultanément à la récente série de frappes israéliennes sur Gaza et aux tirs de roquettes palestiniennes ayant visé l'Etat hébreu, qui ont donné lieu à un bilan de plus de 250 morts côté palestinien contre 12 côté israélien, des organismes et observateurs ont accusé plusieurs réseaux sociaux – dont Facebook, Instagram (qui appartient au groupe) ou encore Twitter – d'avoir censuré des centaines de publications pro-palestiniennes. «Nous savons que plusieurs problèmes ont eu un impact sur la capacité des gens à partager sur nos applications. Nous les avons résolus, mais ils n'auraient jamais dû se produire et nous sommes désolés pour tous ceux qui ont eu l'impression de ne pas pouvoir attirer l'attention sur des événements importants, ou qui ont cru qu'il s'agissait d'une suppression délibérée de leur voix», a fait savoir le 1er juin Facebook, cité par le Financial Times.