Financement libyen présumé : Mimi Marchand et un journaliste de Paris Match en garde à vue
- Avec AFP
Mimi Marchand, patronne de l'agence photo BestImage, et un journaliste de Paris Match ont été placés en garde à vue pour soupçons de subornation de témoin dans l'enquête sur un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
La patronne de l'agence photo BestImage Mimi Marchand et un journaliste de Paris Match ont été placés ce 3 juin en garde à vue, à Nanterre, pour soupçons de subornation de témoin dans l'enquête sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, selon des sources proches du dossier citées par l'AFP.
Selon l'une de ces sources, ces gardes à vue, annoncées par Mediapart, sont menées à Nanterre à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), sur demande de deux juges d'instruction financiers parisiens. Elles porteraient sur des soupçons de «subornation de témoin» et «association de malfaiteurs» relatives à un entretien accordé en novembre dernier par Ziad Takieddine au journaliste de Paris Match, qui s'était rendu au Liban avec un photographe de Bestimage, selon cette source.
Dans cet entretien, qui avait également fait l'objet d'une diffusion vidéo sur BFMTV, Ziad Takieddine avait retiré ses accusations contre Nicolas Sarkozy, ce dont l'ancien chef de l’Etat et ses soutiens s'étaient immédiatement félicités.
Mais deux mois plus tard, interrogé le 14 avril à Beyrouth par les juges d'instruction Aude Buresi et Marc Sommerer chargés du tentaculaire dossier libyen, il avait déclaré qu'il ne confirmait pas les propos de l'entretien à Paris Match «qui ont été mal tournés par le journaliste».
Journaliste en garde à vue : Paris Match dénonce une «intimidation»
Comme celui de Michèle Marchand, surnommée «Mimi», le domicile du journaliste de Paris Match en garde à vue, François de Labarre, a fait l'objet d'une perquisition le matin du 3 juin, selon plusieurs sources.
Dans un communiqué, la directrice de publication de l'hebdomadaire, Constance Benqué, a dénoncé une «arrestation contraire à tous les principes démocratiques» relevant «d'une forme d'intimidation» et d'une «violation de ses droits et de la liberté de la presse».
S'agissant des déclarations de Ziad Takieddine publiées par Paris Match, l'homme d'affaires franco-libanais «les a réitérées et confirmées dans un document de 14 pages daté du 12 décembre 2020, qu'il a lui-même adressé aux juges français», fait valoir la directrice de la publication.