France

Ce qu'il fallait retenir de l'intervention de François Hollande ce matin sur RTL

Le président de la République François Hollande était, lundi 19 octobre, l'invité de la radio RTL. L'occasion pour le chef de l'Etat de balayer l'actualité : Air France, chômage, montée du FN, relations avec Manuel Valls et grève des policiers.

Le chef de l'Etat était interviewé lundi 19 octobre à quelques heures du coup d'envoi de la grande «conférence sociale pour l'emploi», réunissant patronat et syndicats, sauf la CGT qui a décidé de boycotter la réunion.

L'occasion pour François Hollande de revenir sur l'actualité sociale tendue de ces derniers jours et notamment sur le conflit d'Air France.

«Un certain nombre d'observateurs veulent toujours qu'il y ait une marmite qui chauffe et qui explose. Non ! Le conflit à Air France ne résume pas l'état de la France» a lancé le Président, avant de poursuivre: «On peut éviter des licenciements si les pilotes font le nécessaire, si la direction fait des propositions, si le personnel au sol prend conscience de certaines réalités». 

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Interrogé sur l'état du dialogue social en France après les violences à Air France, et le but de sa conférence éponyme, le Président a dit : «Ce que j'attends des organisations syndicales, ce n'est pas de la politesse, c'est de l'engagement pour le dialogue et c'est ça la conférence sociale. Nous devons vivre dans une société apaisée. Il y a toujours des conflits, toujours des confrontations, toujours des intérêts qui sont divergents. Comment les surmonte-t-on? Par la violence? Sûrement pas. Par de l'apaisement, donc par le dialogue. Il y avait d'autres méthodes pour interpeller les salariés».

Le chef de l'Etat semble avoir entendu leurs revendications et être prêt à leur faire des propositions: «Ce que j'ai décidé (...) c'est de lutter contre les trafics d'armes (...) Deuxièmement, doter la police de nouveaux moyens. Je recevrai cette semaine les syndicats de police et je ferai des annonces qui vont dans cette direction».

D'ici la fin du quinquennat, «chaque demandeur d'emploi, j'en prends ici l'engagement, se verra proposer une formation allant véritablement vers un débouché et vers un métier» a déclaré François Hollande.

La France va «faire 1,1% de croissance» en 2015. Elle est «supérieure à ce qu'elle était l'année dernière mais pas suffisamment parce que le lien entre croissance et emploi, il est direct. Si on n'a pas de croissance, on n'aura pas d'emplois supplémentaires et de baisse du chômage» a-t-il expliqué.

Mettant en garde contre la montée du FN à quelques semaines du scrutin des Régionales, François Hollande a déclaré : «Une région qui serait dirigée par le Front national, ça aurait des conséquences y compris dans les décisions que ces élus auraient à prendre notamment en termes de discriminations, d'abandon d'un certain nombre de politiques sociales ou de politiques à l'égard des familles en faisant des distinctions entre elles».

Le chef de l'Etat a ensuite pris l'exemple de la Suisse, qui a vu dimanche le parti d'extrême-droite UDC - anti-immigration et anti-Union Européenne - enregistrer une forte progression lors des Législatives: «Taux de chômage? 3%. Croissance? 3%. Donc qu'on ne nous dise pas que (la poussée de l'extrême droite) est un problème économique. Et en Suisse le premier parti est un parti de droite extrême qui considère que l'étranger est le problème. Et cet étranger, il peut être Français là-bas».

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Interrogé sur de possibles différends existant entre lui et son Premier ministre, François Hollande a tenu à clore le débat sur ce point: «Entre Manuel Valls et moi, vous n'arriverez pas à faire la moindre distinction. Ce que dit le Premier ministre m'engage, et ce que dit le président de la République engage le Premier ministre».

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Alors que selon des informations de presse, l'une des cibles des militaires français en Syrie était Salim Benghalem, un voyou français devenu un membre éminent de Daesh, François Hollande a évacué le sujet de ce qui s'apparente à une exécution en expliquant: «Nos frappes visent des lieux d'entraînement des terroristes en Syrie, où des gens s'entraînent pour mener des combats en Syrie mais aussi pour aller poser des bombes dans notre pays. On ne peut pas dire on va frapper telle ou telle catégorie de terroristes. Nous frappons les camp d'entraînement des terroristes».

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Le chef de l'Etat a encore une fois botté en touche: «Le rôle du président de la République, c'est de rassembler et de réunir les Français sur un projet. La France doit avancer, la France doit se réformer, la France se moderniser, être compétitive mais elle doit être juste socialement et avoir le dialogue social comme méthode. Voilà ce que je ferai jusqu'à la dernière minute de mon mandat. Et je vous dirai le moment venu ce que j'ai à faire pour 2017».