Loi Sécurité globale : les censures du Conseil constitutionnel agitent le milieu politique
Des Insoumis aux Républicains, nombreux élus ont réagi à la décision du Conseil constitutionnel de censurer sept des 22 articles dont il a été saisi. C'était une loi «bancale et en partie liberticide», selon le socialiste Patrick Kanner.
Le Conseil constitutionnel a censuré le 20 mai sept dispositions de la loi dite sécurité globale, dont le controversé article 24, devenu article 52 une fois la loi adoptée par le Parlement le 15 avril. Certains se sont réjouis des décisions du Conseil des Sages à l'instar du chef de file des députés de La France insoumise (LFI).
Jean-Luc Mélenchon a exprimé sa «fierté» dans un tweet, expliquant avoir «prévenu sur tous les tons que cet article 24 d'interdiction de filmer les policiers en action [était] impossible dans une démocratie, comme les films de drone».
Fierté : on avait prévenu sur tous les tons que cet #Article24 d'interdiction de filmer les policiers en action est impossible dans une démocratie, comme les films de drone. Censuré !#LoiSecuritéGlobale
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 20, 2021
Les Insoumis étaient nombreux à célébrer la décision du Conseil, Adrian Quatennens criant même «victoire». La gauche dans son ensemble était dans le même état d'esprit.
🔴 Une victoire ! Le Conseil constitutionnel censure l’article 24 de la #LoiSecuriteGlobale contre laquelle nous nous sommes mobilisés. Cette loi liberticide n’apporte rien pour la sûreté publique, ni n’améliore les conditions de travail des fonctionnaires de police.
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) May 20, 2021
La sénatrice d'Europe Ecologie Les Verts Esther Benbassa a ainsi considéré que «contrairement aux espoirs de certains syndicalistes policiers, la digue n'a pas encore cédé». «Pourvu que ça dure. Continuons à filmer», a-t-elle déclaré.
#SécuritéGlobale. Le @Conseil_constit censure l'ex- #article24 ainsi qu'une partie de l'art. concernant les #drones. Contrairement aux espoirs de certains syndicalistes #policiers, la #digue n'a pas encore cédé. Pourvu que ça dure. Continuons à #filmer. https://t.co/Bw5RiwbxXR
— Esther Benbassa 🌻 (@EstherBenbassa) May 20, 2021
Dans un communiqué commun, les députés communistes (PCF) se sont félicités de la censure de sept dispositions. Une décision, ont-ils dit, «qui conforte notre analyse de ce texte que nous avons combattu».
Le Conseil constitutionnel a censuré 7 des dispositions qui lui ont été déférées suite à notre saisine, en particulier l'#article24 pour son caractère imprécis. Nous nous félicitons de cette décision qui conforte notre analyse de ce texte que nous avons combattu. #DirectANhttps://t.co/Qrz9U5I3Kh
— Députés Communistes (@deputesPCF) May 20, 2021
Le président du groupe socialiste (PS) au Sénat, Patrick Kanner, a constaté que «la décision [confirmait] ce que nous opposions à Gérald Darmanin et au gouvernement : c’est une loi d’affichage, bancale et en partie liberticide».
⛔️ Lourde censure de la loi #SécuritéGlobale à la suite de notre saisine du @Conseil_constit La décision confirme ce que nous opposions à @GDarmanin et au @gouvernementFR : c’est une loi d’affichage, bancale et en partie liberticide. PK https://t.co/M75nx4FG9R
— Patrick Kanner (@PatrickKanner) May 20, 2021
L'ancienne députée macroniste, désormais chez les Nouveaux démocrates, Emilie Cariou a pour sa part affirmé que «les sages [donnaient] une leçon de droit au gouvernement et [à] sa majorité parlementaire».
Le @Conseil_constit censure l’ancien #Article24 de la loi #SécuritéGlobale !
— Émilie Cariou (@EmilieCariou) May 20, 2021
Les sages donnent une leçon de droit au @gouvernementFR et sa majorité parlementaire. pic.twitter.com/cvkZYTRCmc
Le député Les Républicains (LR) de l'Yonne Guillaume Larrivé a rappelé qu'il avait voté contre l’ex-article24 de la loi. Ainsi, selon lui, «le Conseil constitutionnel a parfaitement raison de censurer ce truc, ni fait ni à faire». «Le droit pénal n’est pas un tract rédigé sur un coin de table pour alimenter l’agenda médiatique», a-t-il complété.
J’avais voté contre l’ex-#article24 de la loi dite de « sécurité globale ». Le Conseil constitutionnel a parfaitement raison de censurer ce truc, ni fait ni à faire. Le droit pénal n’est pas un tract rédigé sur un coin de table pour alimenter l’agenda médiatique.
— 🇫🇷 Guillaume Larrivé (@GLarrive) May 20, 2021
L'avocat et figure des Gilets jaunes François Boulo s'est également montré satisfait : «Heureusement que le Conseil Constitutionnel assume son rôle de dernier rempart face à la dérive fascisante du pouvoir en place. Combien de temps encore résistera-t-il aux assauts répétés des gouvernants contre nos libertés ?»
Heureusement que le Conseil Constitutionnel assume son rôle de dernier rempart face à la dérive fascisante du pouvoir en place.
— François Boulo (@FrancoisBoulo) May 20, 2021
Combien de temps encore résistera-t-il aux assauts répétés des gouvernants contre nos libertés ?#LoiSecuriteGlobale#article24https://t.co/WdT8qnv61g
Moins enthousiaste, le sénateur LR Philippe Bas, favorable à l'ex-article 24, a expliqué avoir «voulu donner ses chances à la qualification pénale la plus large possible tout en évitant de porter atteinte à la liberté de la presse». «Cela reste l’équation à résoudre. Vite !», a-t-il ajouté.
#Article24: 1/Je prends acte de la décision du @Conseil_constit. Nous avions voulu donner ses chances à la qualification pénale la plus large possible tout en évitant de porter atteinte à la liberté de la presse. Cela reste l’équation à résoudre. Vite!
— Philippe Bas (@BasPhilippe) May 20, 2021