Coup de filet à Lille : les trafiquants faisaient leur publicité dans les boîtes aux lettres
Des vendeurs de stupéfiants distribuaient des tracts publicitaires vantant les qualités de leurs produits dans les boîtes aux lettres à Lille et annonçaient même l'adresse où les trouver. La presse s'y est rendu pour vérifier, mais la police aussi.
La rédaction de La voix du Nord s'est livré à un exercice particulier à Lille, publié dans ses colonnes le 27 mars : après avoir découvert un des tracts vantant les «différentes weed de Californie» qui avaient été distribués dans les boîtes aux lettres de la ville, des journalistes ont décidé de remonter à la source.
Le lendemain de cette publication dans la presse locale, la direction départementale de la police nationale du Nord a fait savoir sur Twitter qu'elle avait procédé à une opération pour mettre fin à ce trafic : «Suite à la promotion de vente de stupéfiants par diffusion de flyers, démantèlement par les policiers de Lille du point de deal désigné dans le quartier de Moulins. 6 interpellations. Saisies de drogue et d'argent»
[#AntiStups]
— Police Nationale 59 (@PoliceNat59) March 28, 2021
Suite à la promotion de vente de stupéfiants par diffusion de flyers, démantèlement par les #policiers de #Lille du point de deal désigné dans le quartier de Moulins
▶️ 6 interpellations
▶️ Saisies de drogue et d'argent
Aucun répit dans le combat #ContreLesTraficspic.twitter.com/NVPMXmzMj2
Dans l'article de La voix du Nord, on peut effectivement voir figurer les prospectus en question où sont décrites les qualités des produits vendus, ainsi que l'adresse, aux portes de Lille, où les acheter : «une seule et unique adresse [...] ouvert de 10 h à minuit.» Il n'en fallait pas plus aux journalistes de La voix du Nord pour tenter leur chance, qui décrivent : «C’est une longue artère paisible de Moulins, où personne ne passe, sauf les riverains et quelques voitures. Au lieu indiqué, trois jeunes hommes, la vingtaine, attendent, adossés au mobilier urbain. L’un des trois approche, demande ce qu’on cherche. On décline notre qualité de journaliste. Il fait un pas en arrière, son visage se ferme. "Vous n’avez pas de caméra cachée j’espère ?" On saura peu de chose, si ce n’est la plus importante : ce n’est pas eux, mais "les patrons" qui ont édité et distribué la plaquette publicitaire. Et les patrons ne sont pas dans la rue. Ici, on vend de la drogue. Le décor est triste, mais la publicité n’était pas mensongère.»
Hélas pour les trafiquants, la police nationale en a fait de même et a donc procédé à six interpellations.