France

Pécresse se dit «contre» l'écriture inclusive qu'elle a fait interdire à la région IDF

Invitée dans l'émission Le grand jury de LCI, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse s'est prononcée «contre» l'écriture inclusive qu'elle a rappelé avoir fait interdire dans sa région.

L'écriture inclusive, nouveau thème électoral en pleine campagne pour les régionales ? La présidente ex-LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse s'est en tout cas positionnée, le 28 février 2021, contre ce type d'écriture controversé, en vogue dans les partis, syndicats et milieux militants de gauche et que des députés, principalement de la majorité et des Républicains veulent bannir définitivement des documents administratifs. 

«Vous députée, auriez-vous voté cette proposition de loi ?», s'est-elle vu demander par son interlocutrice. «J'ai fait même pire, j'ai supprimé l'écriture inclusive à la région Ile-de-France, parce que mon prédécesseur avait instauré l'écriture inclusive obligatoire dans tous les documents de la région», a rétorqué l'élue. 

«Ca me dérange profondément qu'on détourne la langue française, qui est déjà une langue difficile. Je pense que cette écriture inclusive, avec de bonnes intentions sans doute, rend beaucoup plus difficile l'acquisition du français pour beaucoup de jeunes et donc je suis contre», a-t-elle dit ensuite. 

Réunis derrière le député LREM François Jolivet, une soixantaine de députés ont soutenu une proposition de loi déposée le 17 février plaidant pour l'interdiction de l'écriture inclusive dans les documents administratifs. Ce mode d'écriture, qui prétend effacer le sexisme de l'orthographe française, est décrit par l'élu comme un choix «personnel et militant» et «en rien majoritaire», qui «brouille les messages» et «complexifie l'apprentissage de la langue française».

«D'ailleurs, les experts de la dyslexie, dyspraxie et dysphasie sont préoccupés et alertent sur les difficultés supplémentaires engendrées par cette forme d'écriture», ajoute-t-il dans l'exposé. 

La proposition de loi a été cependant mise de côté par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal qui lui a opposé le 24 février d'autres «priorités» comme la crise sanitaire, économique ou la «lutte contre le séparatisme». En 2017 le Premier ministre d'alors Edouard Philippe avait demandé dans une circulaire à ses ministres «à ne pas faire usage de l'écriture dite inclusive» et «en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française».