Le député de la majorité La République en marche (LREM) François Jolivet est à l’initiative d’une proposition de loi qui vise à proscrire l'usage «de l’écriture inclusive pour les personnes morales en charge d’un service public». Cette proposition devrait prochainement être déposée à l'Assemblée nationale. Ce texte s'inscrivant dans le cadre du projet de loi contre le «séparatisme» vise à lutter contre ce que l'élu de l'Indre nomme «un combat militant [...], soit le fruit d'une vision personnelle en rien majoritaire, aujourd'hui entré dans le service public », comme le rapporte Le Point. Cette proposition de loi aurait pour l'instant été co-signée par une quarantaine de députés du groupe LREM, mais aussi des groupes MoDem, Agir et Les Républicains tels que Julien Aubert et Guillaume Peltier, selon Décideurs magazine.
S'appuyant sur l’article 2 de la Constitution du 4 octobre 1958, disposant que «la langue de la République est le français», la proposition de loi est rédigée comme suit : «1° Les personnes morales en charge d’une mission de service public doivent se conformer aux règles grammaticales et syntaxiques édictées par l’Académie française. 2° Les pratiques rédactionnelles et typographiques visant à substituer à l’emploi du masculin générique, une graphie faisant ressortir l’existence d’une forme féminine, ne sont pas autorisées.»
L'écriture inclusive est autant illisible que discriminante
Dans une série de tweets publiés le 11 février, François Jolivet avait expliqué son combat contre l'écriture inclusive en ces termes : «Au hasard de publications parfois officielles, nous découvrons des mots nouveaux : "iels" pour "ils/elles", "toustes" pour "tous/toutes", "celleux" pour "celles/ceux", "Cher·e·s lecteur·rice·s déterminé·e·s". In fine, l’écriture dite "inclusive" (mais plutôt "exclusive") contribue à brouiller la nature même des messages. Il faut y mettre fin dans toutes les entités en charge d’une mission de service public. Les experts de la dyslexie, dyspraxie et dysphasie sont préoccupés, et alertent sur les difficultés supplémentaires engendrées par cette forme d’écriture. Nos concitoyens malvoyants ou aveugles sont aussi inquiets de sa progression, car les dispositifs de lecture qu’ils utilisent sont inopérants». «L'écriture inclusive est autant illisible que discriminante. Le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes est juste, mais les chemins qu’il emprunte sont parfois déroutants et inutiles. Ils fracturent, et ne réparent rien», avait-il alors conclu.