Variant britannique du Covid-19 : le HCSP déconseille le port de certains masques en tissu
- Avec AFP
Le Haut conseil de la santé publique a recommandé d'éviter le port de certains masques en tissu face au variant britannique du Covid-19. Olivier Véran a lui critiqué «le masque artisanal qu'on fabrique chez soi».
Face à la circulation en France du variant britannique du coronavirus, plus contagieux, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) recommande ce 18 janvier 2021 d'éviter certains masques en tissu moins filtrants. «A l'occasion de la pénétration en Europe de certains nouveaux variants [...] plus transmissibles, alors que les modes de transmission n'ont pas changé, se pose la question de la catégorie des masques que l'on peut proposer dans la population générale», a déclaré sur BFM TV Didier Lepelletier, coprésident du groupe de travail Covid-19 du HCSP.
Il a précisé que le groupe de travail de cette instance consultative avait élaboré ses nouvelles recommandations ce week-end pour les transmettre au ministère de la Santé. Le médecin hygiéniste et de santé publique a qualifié de «bonne chose en cette période» le fait de «porter un masque en tissu réutilisable de catégorie 1, plutôt que des masques de catégorie 2 qui filtrent un petit peu moins bien, voire des masques fabriqués de manière artisanale où là il n'y a aucun contrôle sur leur performance qui est réalisé».
Olivier Véran critique «le masque artisanal qu'on fabrique chez soi»
Selon les normes élaborées par l'Afnor, les masques de catégorie 1 filtrent 90% des particules, tandis que ceux de catégorie 2 n'en bloquent que 70%. «Les masques en tissu de catégorie 1, fournis par les industriels, validés par la direction générale des armées, en termes de performance, sont aussi efficaces que les masques chirurgicaux», a assuré le Pr Lepelletier.
«Restent valides tous les masques dont le pouvoir filtrant est supérieur à 90%», a de son côté expliqué sur France Inter Olivier Véran le 19 janvier, selon qui cela concerne «la quasi-totalité des masques industriels grand public».
C'est ce «qu'on appelle les masques grand public de niveau 1», a-t-il précisé. «En revanche, le masque artisanal qu'on fabrique chez soi avec la meilleure intention du monde, en respectant les normes Afnor, [...] n'offre pas nécessairement toutes les garanties nécessaires» pour le Haut conseil de la santé publique, a-t-il poursuivi.
Didier Lepelletier juge lui que l'usage des masques FFP2, filtrant au moins 94% des aérosols, dans la population générale «n'est pas forcément une bonne chose parce qu'on ne pourra pas contrôler» qu'ils sont «bien portés» et «adaptés à la morphologie du visage».
Le groupe de travail du HCSP insiste aussi dans ses recommandations sur le fait d'assurer une distance de sécurité à deux mètres et non un mètre entre chaque personne. «A l'occasion des avis du mois de décembre sur les commerces ou sur les fêtes de fin d'année, on est effectivement passé à ces deux mètres. La pénétration des nouveaux variants [...] est peut-être l'occasion d'officialiser ces deux mètres», a-t-il estimé.
Le ministère de la Santé peut choisir de suivre ou pas les avis du HCSP. «Ce sont des avis qui sont scientifiques et qui ont pour but d'éclairer la prise de décision politique sanitaire», a ainsi souligné le professeur Lepelletier.