102 lingots d'or, 865 000 euros en liquide : la maire de Puteaux mise en examen pour blanchiment
- Avec AFP
Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire Les Républicains de Puteaux, dans les Hauts-de-Seine, a été mise en examen pour blanchiment de fraude fiscale aggravée. Elle est notamment soupçonnée d'avoir transmis des fonds non-déclarés à sa fille.
Les soupçons pesant sur Joëlle Ceccaldi-Raynaud, la maire Les Républicains de Puteaux, dans le département des Hauts-de-Seine, sont graves. A tel point que sa mise en examen a été prononcée le 3 décembre 2020, pour blanchiment de fraude fiscale aggravée. L'élue de 69 ans est soupçonnée d'avoir transmis des fonds non-déclarés à sa fille, a-t-on appris de source judiciaire.
102 lingots d'or, d'une valeur estimée à 2 millions d'euros
En garde à vue dans l'après-midi du 30 novembre, l'élue a été placée sous contrôle judiciaire, selon le parquet de Nanterre qui confirme une information du journal Le Parisien.
Les soupçons de fraude remontent à septembre 2015, lorsqu'un article de Mediapart, paru à la même période, a fait état d'un retrait par la maire de Puteaux de 102 lingots d'or, d'une valeur estimée, à l'époque, à 2 millions d'euros et de près de 865 000 euros en liquide sur un compte non-déclaré au Luxembourg, transférés après conversion en numéraire, en 2004, à la fille de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, Emilie Franchi.
Une première enquête préliminaire, confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF), avait été ouverte contre X pour blanchiment de fraude fiscale en mai 2016. Elle avait été élargie en janvier 2017 pour viser nommément la fille de la maire de Puteaux pour fraude fiscale.
Interrogée après les révélations de Mediapart, Joëlle Ceccaldi-Raynaud avait toujours démenti avoir possédé ces lingots.
Selon un autre article publié deux ans plus tard par le même site d'information, la maire de Puteaux a fait volte-face ensuite en reconnaissant, en novembre 2015 devant un juge d'instruction, l'existence du compte luxembourgeois et d'en avoir transféré les fonds à ses enfants.
L'héritage d'une grand-mère corse ?
Ce juge avait convoquée Joëlle Ceccaldi-Raynaud dans le cadre d'une autre affaire, celle du marché présumé truqué du chauffage de La Défense, dans laquelle le père de l'élue et ancien sénateur-maire de Puteaux, Charles Ceccaldi-Raynaud, avait été mis en examen en 2007 pour corruption passive et favoritisme.
Lors de cette audition, l'ancien maire de Puteaux, natif de Bastia, en Haute-Corse, décédé en 2019 à l'âge de 94 ans, avait suggéré que ces fonds litigieux provenaient de pots-de-vin versés par le gagnant du marché et accusé sa fille d'en avoir bénéficié.
Joëlle Ceccaldi-Raynaud, qui avait rompu avec son père, s'en était alors défendue en affirmant qu'il s'agissait d'un héritage d'une grand-mère corse.