Le Sénat français examine une résolution pour la reconnaissance de la «République du Haut-Karabagh»
- Avec AFP
La chambre haute doit voter un texte sur un projet de résolution visant à reconnaître la «République du Haut-Karabagh» porté par des élus de tous bords politiques.
Le 25 novembre aura lieu au Sénat un vote portant un projet de résolution concernant la «nécessité» de la reconnaissance «de la République du Haut-Karabagh». Le texte est co-signé par les deux principales composantes de la majorité sénatoriale de droite et par les trois groupes de gauche.
Cette proposition – qui n'a pas de valeur contraignante – a été inscrite à l'ordre du jour de la chambre haute à la demande de son président membre des Républicains (LR) Gérard Larcher. Co-signé par les présidents des groupes LR (Bruno Retailleau), centriste (Hervé Marseille), PS (Patrick Kanner), CRCE à majorité communiste (Eliane Assassi) et écologiste (Guillaume Gontard), il a toutes les chances d'être adopté.
Le 19 novembre – le lendemain de l'enregistrement du texte à la Présidence du Sénat – Bruno Retailleau s'était exprimé en ces termes sur Sud-Radio : «C’est une première. Il y a 20 ans pratiquement, la France a été de toutes les nations du monde la première à reconnaître le génocide arménien ; sans doute que pour la première fois au Sénat, le 25 novembre prochain, nous allons voter une résolution pour condamner les agissements de M. Erdogan et demander aussi une enquête internationale pour les crimes de guerre commis là-bas, notamment dans le Haut-Karabagh, mais surtout pour demander la reconnaissance de la République du Haut-Karabagh».
Un texte similaire a été déposé en octobre à l'Assemblée nationale. Il a également été co-signé par des députés de tous bords, dont François Pupponi (ex-PS), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Aurore Bergé (LREM) ou encore Michèle Tabarot (LR). Cette «proposition de résolution sur la reconnaissance de la République d’Artsakh» dénonce la «guerre d’une violence sans précédent contre la population du Haut‑Karabakh (de son nom arménien, Artsakh)» déclenchée par l'Azerbaïdjan le 27 septembre dernier, raison pour laquelle elle demande «que les droits fondamentaux de la population d’Artsakh soient reconnus et protégés par la reconnaissance formelle de la République d’Artsakh».
Avec 600 000 membres, la France compte la plus grande diaspora arménienne d'Europe. Des liens profonds et une longue amitié entre les deux pays qui a pesé dans le choix transpartisan de défendre le Haut-Karabagh, région majoritairement peuplée d'Arméniens enclavée en Azerbaïdjan. Un cessez-le-feu a été signé le 9 novembre entre Erevan et Bakou sous l'égide de Moscou afin de mettre fin aux combats meurtriers qui avaient repris dans la région il y a deux mois.